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   Les ports de Bougie et de Bône sont les principaux ports d'embarquement du phosphate; celui de Bône, en particulier, qui dessert le gisement du Kouif et pourrait dans l'avenir desservir celui du Djebel Onk, est le premier port phosphatier d'Algérie, celui au surplus où sont embarquées les plus fortes quantités de minerais de toute la colonie Ce trafic, qui le met au troisième rang des ports algériens, après Oran et Alger, a permis de le doter d'un outillage des plus perfectionnés.
Les phosphates algériens, sans être aussi riches que ceux du Maroc et des États-Unis, ont néanmoins la même valeur que ceux de Tunisie. Leur teneur en phosphate tricalcique est comprise entre 63 et 70 %.
Leurs usages principaux sont l'agriculture, qui les emploie sous forme de superphosphates, ou à l'état naturel, et la métallurgie du fer.
L'industrie des superphosphates, qui est actuellement très florissante en Algérie, est la conséquence de l'existence dans la colonie de ces importants gisements phosphatiers.
Trois usines, employant plus de 200 ouvriers, se livrent à cette fabrication, qui consiste en un traitement du phosphate par l'acide sulfurique. Elles trouvent sur place la majeure partie des produits nécessaires à leur fonctionnement: le phosphate, dont elles consomment annuellement 70.000 tonnes environ, et les pyrites de fer, extraites du sous-sol algérien et dont la production atteint 12.000 tonnes, qui servent à la fabrication de l'acide sulfurique.
La production du superphosphate dépasse 70.000 tonnes par an. La majeure partie, 40.000 tonnes environ, est consommée par l'agriculture algérienne; le reste, soit 30.000 tonnes, est exporté. Ajoutons toutefois que la consommation locale, qui est de 60.000 tonnes, doit importer de France une vingtaine de mille tonnes.
Le superphosphate de chaux d'Algérie est un produit de vente courante; sa teneur en acide phosphorique soluble, qui est de 16 %, en fait une marchandise de bonne valeur, l'engrais phosphaté le plus recherché dans l'agriculture, car il contient, sous le moindre volume, le maximum d'acide phosphorique directement assimilable par les plantes. Aussi peut-on prévoir que cette industrie ne pourra que trouver des débouchés croissants et se développer considérablement dans l'avenir.
La consommation de phosphate n'est pas, nous venons de le voir, très importante en Algérie; elle se borne à l'heure actuelle à 70.000 tonnes par an. Encore devons-nous constater qu'elle s'est considérablement accrue dans
      

ces dernières années, car elle se limitait, avant la guerre, à 9 à 10.000 tonnes. Il faut s'attendre à ce que l'agriculture de la colonie emploie, dans les années qui viennent, des quantités encore plus élevées, car les terres algériennes ne contiennent que des quantités minimes d'acide phos­phorique, et cette substance est indispensable au dévelop­pement de la plante, de la graine en particulier. Aussi, plus s'intensifiera l'emploi des engrais phosphatés, plus la céréaliculture verra ses rendements augmenter, car c'est plus par la généralisation de ces fumures que par l'augmentation des surfaces cultivées que l'on accroîtra la production.
 
La presque totalité des phosphates extraits en Algérie reste disponible pour l'exportation. 7 à 800.000 tonnes sont chaque année expédiées sur des destinations très diverses. Le tiers environ (plus de 200.000 tonnes) est absorbé par la France; l'Italie achète 100.000 tonnes. l'Angleterre 90.000, l'Allemagne et la Hollande à peu près autant, l'Espagne 60.000, la Pologne 40.000; les autres clients sont: la Yougoslavie, la Belgique, la Lettonie, la Suède, l'Irlande, la Roumanie, la Norvège, etc... La liste s'allonge chaque année, et les achats se font de plus en plus volumineux.
Ces exportations rapportent à l'Algérie une soixantaine de millions par an, Si l'on y ajoute, en ce qui concerne les superphosphates, l'excédent des exportations sur les importations (5 à 6 millions de francs), on trouve un total de plus de 65 millions de francs, qui donne une idée de la valeur de l'exploitation phosphatière.

II. - Le minerai de fer

Le minerai de fer est le minerai métallique de beaucoup le plus répandu en Algérie. C'est lui également qui fournit, à l'exploitation, le plus fort tonnage. Dans un inventaire dressé au début du siècle par le service des Mines de l'Algérie, on compte en effet plus de 150 gisements, répartis assez inégalement sur le territoire de la Colonie, et dont la densité va en croissant de l'Ouest à l'Est: le département de Constantine en contient 93, celui d'Alger n'en a plus que 30, et on n'en signale plus que 28 dans le département d'Oran.
Ajoutons, d'ailleurs, que bon nombre de ces gisements peuvent être groupés en quelques formations seulement, ce qui réduit sensiblement les gîtes existants. II n'en reste pas

 
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