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   moins que cette quantité considérable d'affleurements est l'indice de la grande richesse du sous-sol.
Tous ces gisements ne contiennent certes pas une quantité de minerai suffisante pour justifier une exploitation lucrative ; aussi n'en est-il encore qu'un petit nombre qui aient jusqu'à présent été mis en valeur. Une trentaine seulement sont actuellement exploités.
 
Le minerai se présente sous des formes diverses et à une plus ou moins grande profondeur. Il ne paraît pas utile de donner des détails sur la qualité et la composition des différents minerais de fer extraits en Algérie: une telle description sortirait du cadre de cet exposé rapide. Mais on peut signaler que, suivant la profondeur et la direction des filons, l'extraction est souterraine (mines) ou à ciel ouvert (minières).
      

L'exploitation actuelle du minerai de fer remonte à une soixantaine d'années, mais la découverte de vestiges d'exploitations antérieures, datant de l'occupation romaine, permet d'établir qu'une extraction d'une certaine importance existait déjà à cette époque. Elle avait d'ailleurs été oubliée, et c'est à l'occupation française que l'on doit la découverte de nombreux gisements et l'exploitation des plus importants d'entre eux.
La production subit un rapide accroissement: de 5 à 600.000 tonnes au début du siècle, elle dépassait 1.300.000 tonnes en 1913; depuis deux ans, elle s'établit au-dessus de 2 millions de tonnes: en 30 ans, on le voit, elle s'est trouvée quadruplée.
 
Le département de Constantine, qui contient la moitié des gisements exploités, répartis à peu près également sur son territoire et jusqu'à une assez grande distance de la côte, fournit la plus forte production de toute l'Algérie, presque la moitié du total; 950.000 à 1 million de tonnes sont extraites chaque année, provenant au moins pour lés 3/4 de l'Ouenza. Ce gisement, le plus riche de la colonie; est situé entre Souk-Ahras et Tébessa, près de la frontière tunisienne, en pleine région montagneuse. Sa mise en valeur a nécessité la construction d'un chemin de fer le reliant à la ligne de Bône à Tébessa. L'exploitation en est des plus actives: commencée en 1921, elle fournissait déjà, en 1924, une production de 600.000 tonnes; l'extraction approche actuellement 800.000 tonnes. C'est à la mise en valeur de l'Ouenza que l'on doit l'essor considérable de la production de minerai de fer de ces dernières années.
 
L'Oranie vient en second rang dans la production algérienne, avec plus de 600.000 tonnes, extraites de six gisements seulement, situés au Sud-Ouest d'Oran, et plus particulièrement dans la région de Beni-Saf ; ce dernier groupe, avec quatre exploitations, fournit les 9/ 10 du minerai oranais, dont l'exportation a lieu par le port de Beni-Saf, un des grands ports miniers de l'Algérie.
Les exploitations du département d'Alger se trouvent toutes à l'Ouest d'Alger, dans un quadrilatère formé par , Ténès, Orléansville, Médéa et Alger. Leur production est d'environ 450.000 tonnes, dont près de la moitié (190 à 200.000 tonnes) est fournie par le gisement du Zaccar. L'exportation du minerai a lieu en majeure partie par les ports d'Alger et de Ténès.
Tout le minerai de fer extrait des gisements algériens est exporté. La métallurgie française, déjà abondamment

 
Fig. 29. - LE MOLE DES MINERAIS A ALGER - Le port d'Alger est pourvu d'un outillage perfectionné qui permet de décharger rapidement les trains de minerais de fer et de charger un navire en quelques heures.
Si les deux tiers des exploitations sont souterraines, les difficultés d'abatage ont pour effet de réduire la production des mines, qui ne fournissent que le tiers de la production totale de l'Algérie. Les minières, par contre, moins nombreuses mais d'une exploitation plus facile. produisent deux fois plus.
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