Délaissant pour un moment la grande route, nous nous engagerons dans la montagne par le chemin en lacets qui monte au col de Chréa, à 1.500 mètres d'altitude, pour y trouver, pour peu que la saison s'y prête, la neige. Heureux algérois qui ont ainsi, en hiver, le choix entre le soleil et la neige, entre l'oasis et la forêt de cèdres, sur les pentes de laquelle, à une heure d'auto de la ville, ils peuvent faire du ski !

Ce point franchi, nous voici au pays des sables. Doublée du chemin de fer, la route file droit vers le sud, à travers un pays tour à tour aride ou couvert d'alfa, avec, de place en place, de grands étangs desséchés, les chotts, occupant les dépressions du sol. A l'horizon se profilent les monts des Ouled-Naïl, prolongés vers l'ouest par le Djebel Amour : c'est l'Atlas saharien, que nous abordons, aussitôt après Djelfa, pour le franchir au col des Caravanes, à 1.272 m.

Tlemcen. - Mosquée de Sidi-Bou-Médine
Tlemcen. - Mosquée de Sidi-Bou-Médine
Constantine. - Une rue de la ville piétonne.

Ayant parcouru, depuis Alger, un peu plus de 400 kilomètres, nous voici à Laghouat, qui fut longtemps considérée comme la porte du désert, limite extrême de la pénétration française, la première oasis au delà de laquelle le Sahara mystérieux s'étendait, sur les cartes géographiques comme un grand espace blanc.

La forêt de cèdres du Col de Chréa est l'un des huit parcs nationaux créés en Algérie en vue d'assurer la protection des beautés naturelles et de soustraire la flore et la faune indigène à la destruction. La plus vaste de ces réserves naturelles est le Parc national des Cèdres, de 1.500 hectares, dans le massif de l'Ouarsenis qui domine, à l'ouest, la route nationale n° 1 que nous allons reprendre, après ce léger détour qui nous aura prouvé, dès le départ, à quel point l'Algérie est le pays des contrastes, neige et soleil, sable et verdure, ruines et cités florissantes.

Constantine. - Une rue de la ville piétonne.

Puisque la chose est désormais facile et ne constitue plus une expédition périlleuse, nous nous enfoncerons davantage dans le désert, en direction des villes du M'zab, si curieuses.

Tlemcen. - Mosquée de Sidi-Bou-Médine.

Constantine. - Une rue de la ville piétonne.
Constantine. - Une rue de la ville piétonne.

La R.N. 1. s'insinue dans le massif montagneux en suivant les célèbre Gorges de la Chiffa, entre des sommets atteignant 1.600 mètres, pour atteindre, à Médéa, les hauts plateaux. Après Médéa et Berroughia, voici Boghari et le sillon étroit où le grand fleuve algérien, l'Oued Cheliff, après avoir longé de l'ouest à l'est les pentes méridionales, s'ouvre un chemin vers la plaine à travers le massif de l'Ouarsenis dont il va suivre les pentes nord, de l'est à l'ouest cette fois, pour attendre la mer aux environs de Mostaganem, tout près d'Oran.

Constantine. - Une rue de la ville piétonne.