Dans le M'Zab. - Beni-Isguen.

Mais restons en Algérie. De Figuig, traversant l'Atlas saharien et la région des grandes dunes, nous gagnerons Aïn-Sefra, poste avancé où Lyautey exerça son premier commandement important en Afrique et où il fit apprécier sa méthode.
Remontant ensuite franchement vers le Nord, par la ligne des oasis qui s'échelonnent le long de la frontière, nous verrons bientôt paraître à l'horizon les pentes verdoyantes des monts de Tlemcen, qui nous séparent encore du littoral oranais.
Tlemcen, la cité algérienne la plus proche du Maroc, située à 806 mètres d'altitude au centre d'une région agréablement verdoyante et fleurie, fut, à l'époque arabo-berbère, une capitale prestigieuse. Les admirables édifices qu'elle a conservés du temps de sa splendeur, des XIIe, XIIIe et XIVe siècles, constituent le plus remarquable ensemble monumental de style mauresque que l'on puisse voir en Afrique du Nord. De Tlemcen, nous avons le choix, pour regagner Alger, entre deux itinéraires.

Dans le M'Zab. - Beni-Isguen.

Dans le M'Zab. - Beni-Isguen.

Le premier nous ferait visiter, dans toute sa longueur, de Tlemcen à Orléansville, la riche région agricole couvrant, au sud d'Oran, les contreforts montagneux et les hautes plaines qu'arrosent les nombreuses rivières qui, des hauteurs de l'Atlas tellien, rejoignent directement la mer. Puis, d'Orléansville à Miliana, nous remonterions la vallée inférieure de l'Oued-Cheliff pour rejoindre enfin, après avoir traversé le massif séparant la vallée du Cheliff de la plaine côtière de la Mitidja et visité au passage la station thermale d'Hammam-Rirha, la banlieue algérienne.Notons au passage que plusieurs des vallées du département d'Oran sont coupées de barrages importants qui, retenant en de vastes lacs artificiels les eaux pluviales, permettent une irrigation rationnelle des espaces cultivables, d'année en année plus étendus.

Ces réalisations audacieuses de la technique moderne reprennent ainsi, sur d'autres plans et avec d'autres procédés, l'oeuvre remarquable accomplie dans l'antiquité par les Romains pour assurer l'exploitation des ressources agricoles de leur colonie africaine.
Le second itinéraire, celui que nous allons suivre est celui qui, d'Oran à Alger, suit tout au long le littoral.
De Tlemcen à Oran, la route descend rapidement, pour atteindre bientôt la plaine basse où s'allonge une petite mer intérieure, la sebkha d'Oran, longue de 40 kilomètres, large de 8 à 12, que l'été met à sec et que prolongent, vers l'est, les salines d'Arzur et les marais de la Malta. La côte oranaise, assez élevée, dut, aux temps préhistoriques, être une île coupée des hauteurs du Tell par un bras de mer dont ces dépressions conservent le souvenir.

Dans le M'Zab. - El-Ateuf.
Dans le M'Zab. - El-Ateuf.

Après avoir longé la rive nord de ce lac salé, nous remonterons brusquement à la Ferme Sainte-Anne, à 238 mètres d'altitude, d'où nous jouirons d'un panorama étendu sur la baie au plus creux de laquelle s'ouvre le port d'Oran.

Dans le M'Zab. - El-Ateuf.

Dominé et protégé à l'ouest par une montagne escarpée et dénudée portant un vieux fort espagnol et une chapelle de la Vierge, le port d'Oran s'étend parallèlement au rivage, à l'abri d'une longue jetée. La ville s'étage en gradins au-dessus des quais avec, tout en haut, plus de 100 mètres au-dessus des flots, la ville indigène.

Dans le M'Zab. - El-Ateuf.