Il ne nous restera plus, pour boucler notre premier circuit, qu'à suivre la mer jusqu'à Alger, par Mostaganem, petite ville installée sur le rebord d'un plateau dominant le rivage, avec un port peu important, Tenès, très ancienne petite ville puisqu'elle fut fondée, bien avant l'arrivée des Romains, par les Phéniciens et dont les quartiers indigènes, qui forment le vieux Tenès, ont conservé tout leur attrait pittoresque; Cherchell, autre petite ville et port remontant à la plus haute antiquité, admirablement située sur un point de la côte où les vestiges de l'occupation romaine, particulièrement nombreux, ont permis la création d'un riche musée antique et, enfin, Tipaza, ancienne cité romaine qui fut un centre chrétien très important aux premiers siècles et où de très intéressantes ruines s'inscrivent dans un paysage séduisant.
 Après Tipaza, nous saluerons au passage le " Tombeau de la Chrétienne " dont nous avons parlé en commençant puis, en suivant au plus près le littoral, où se succèdent de nombreuses petites plages, nous rentrerons à Alger par les faubourgs de l'ouest.
Quittant cette fois Alger par l'Est, nous allons entreprendre un deuxième circuit, non moins captivant et riche en impressions contrastées que le premier.

Côte de Kabylie.

Côte de Kabylie.

Filant droit par la route côtière, nous suivrons celle-ci jusqu'à Ménerville (54 kilomètres). Là, parvenus au pied du massif de la Grande Kabylie, noua pourrions nous engager dans les gorges de Palestro pour contourner le massif par le sud, par Bouira et Maillot, atteindre rapidement les hauts plateaux et passer de la montagne aux sables. Mais, puisque la montagne est là, pourquoi ne pas plutôt la traverser ?
Nous pousserons donc, parallèlement à la côte, jusqu'au delà de Tizi-Ouzou où nous aborderons les 63 kilomètres de montée qui nous mèneront, par Fort-National et Michelet, au col de Tirourda, à 1.760 mètres d'altitude, en plein cœur du Djebel Djurjura, monts altiers, dénudés à partir d'une certaine hauteur.

El-Kantara. - Les gorges.

Si nous en avons le loisir et si les neiges de l'hiver ne recouvrent plus les sommets, qui s'élèvent à plus de 2.000 mètres, nous pourrons, à l'ouest et à l'est du col de Tirourda, emprunter les routes récemment créées sur les crêtes et admirer les points les plus caractéristiques de ce puissant massif dont les étages intérieurs, sur la face nord, sont peuplés de ces curieux villages kabyles établis au sommet des mamelons, comme nos petites villes fortifiées du moyen âge, et si différents de toutes les agglomérations indigènes que nous avons déjà visitées et que nous visiterons en continuant notre voyage.
Mais les Territoires du Sud nous attirent. Du col de Tirourda, nous redescendrons par une impressionnante série de lacets sur Maillot, centre agricole important dont les oliveraies étalent un tapis de verdure au pied de la ligne des crêtes du Djurjura. Nous croiserons là la ligne de chemin de fer qui relie Alger à Constantine et qui, comme la route que nous allons suivre, s'engage dans le défilé des Bibans.

El-Kantara. - Les gorges.