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Sur un seul point, un passage naturel relie Constantine au plateau qui l'entoure mais, de l'époque romaine à nos jours, de nombreux ponts ont été lancés au-dessus des gorges; ces ouvrages d'art, de types très variés, depuis le vertigineux pont suspendu de Sidi-Mecid, de 175 mètres de portée, jusqu'au long viaduc courbe aux arches irrégulières qui ceinture la face sud de la ville, ajoutent encore au caractère extraordinaire de Constantine. La visite des gorges du Rummel est, pour les touristes qui ne craignent ni la marche ni l'escalade, un émerveillement continu. Mais il nous faut reprendre la route, en direction de l'est, cette fois, afin de rejoindre le littoral à Bône, c'est-à-dire, à proximité immédiate de la frontière tunisienne. |
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En route donc vers Guelma : 176 kilomètres de bonne route sur un parcours moyennement accidenté sautant de vallée en vallée. Un peu avant Guelma, une extraordinaire curiosité naturelle nous attend : la station thermale d'Hammam-Meskoutine, caractérisée par dix sources ferrugineuses carbonatées calciques jaillissant du sol à une température de 95°. En refroidissant, ces eaux déposent les carbonates de chaux qu'elles contiennent et ces dépôts constituent d'impressionnants amas calcaires dont le plus curieux est la grande cascade : des courants d'eau chaude circulent entre des coulées refroidies qui semblent de glace et cela, constitue un si saisissant paysage qu'on ne s'étonne pas d'apprendre que Hammam-Meskoutine signifie, en arabe, le bain des damnés. |
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Bône, située, comme tous les ports algériens, sur le flanc est d'un mamelon protégeant la rade contre les rudes assauts du vent d'ouest, est une ville toute moderne entourée d'une belle campagne. Elle occupe, à peu de chose près, l'emplacement de la cité antique d'Hippone, dont saint Augustin fut évêque, à la fin du IVe siècle. Et maintenant, puisque nous réservons la Tunisie pour un autre voyage, il ne nous reste plus qu'à suivre la côte jusqu'à Alger. Cette côte, de Bône à Bougie, est extrêmement pittoresque. C'est le point où se trouverait la charnière du compas auquel, en exposant les caractéristiques géographiques de l'Algérie, nous avons comparé les deux branches de l'Atlas. Presque partout elle plonge brusquement dans la mer, formant une série de caps impressionnants, tel le cap Carbon, encadrant des baies admirables. En certains points, comme aux environs de Djidjelli, entre Philippeville et Bougie, la route
côtière n'a pu trouver place que très difficilement; elle circule en corniche, coupée de tunnels ou de balcons, enjambant parfois la gorge profonde d'un torrent dévalant vers la mer. Bougie sera notre dernière station avant Alger. Mais, avant d'y atteindre, nous pousserons une ointe vers l'intérieur des terres, en direction de Sétif, afin de visiter le célèbre défilé du Chabet-el-Akra, où le défilé de l'Agonie.
La rivière se précipite entre deux montagnes hautes de 2.000 mètres et l'on conçoit qu'avant l'établissement d'une bonne route moderne, couverte à certains endroits pour éviter les chutes de pierres qui rendraient le passage dangereux, la traversée de ces gorges devait être une véritable épreuve. |
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Bougie, une des plus jolies villes de l'Algérie, port important dont l'origine remonte aux Carthaginois, étage ses maisons blanches sur les pentes du Mont Gouraya, dont les escarpements nord plongent dans la mer au cap Carbon. Sur les quais même du port, on peut voir les restes d'une ancienne enceinte sarrasine, construite au XIe siècle. De Bougie, nous rejoindrons Alger en longeant la côte de Kabylie, route non moins pittoresque que celle que nous avons suivie de Bône à Bougie. Un dernier coup
d'œil en passant au massif dont les cimes se profilent sur le ciel bleu et revoici la Mitidja et ses vignobles au loin, la rade d'Alger où nous attend le paquebot qui nous ramènera France. |
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Dans l'Aurès. - Les guelaas de Baniane. |
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