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La plupart de ces villes apparaîtraient, aux modernes, comme des villes plutôt petites ; Carthage seule serait pour nous une grande ville, dépassant cent mille habitants, les autres villes africaines contenaient sans doute de 5. à 6000 habitants à une trentaine de mille, les villes d'environ 10.000 formant, selon toute vraisemblance, la catégorie la plus abondamment représentée. Mais il faut se rendre compte que, petites à nos yeux, ces villes étaient pour les anciens, moins habitués que nous aux grosses agglomérations, des villes d'une bonne importance moyenne.

Ceux qui y vivaient étaient, évidemment, en partie des commerçants et des industriels. dans la mesure où la présence de commerçants et d'industriels était nécessaire à la vie de la localité, mais c'étaient aussi des cultivateurs qui, chaque matin et chaque soir, faisaient le trajet entre la ville et leurs terres ou bien séjournaient alternativement, par périodes, à la ville et aux champs.

En d'autres termes, la ville africaine était une ville à population paysanne, conforme à un type très répandu de nos jours dans l'Italie méridionale en Sicile et en Andalousie.

E. ALBERTINI
L'Afrique Romaine
 

Le Prolétariat berbère des campagnes

 

Au Vème siècle de l'Empire, Saint Augustin ayant à prêcher 

    

 

   
contre des hérétiques des environs d'Hippone, devait se faire accompagner d'un interprète punique.

Ce simple détail rappelle qu'en dehors des villes, une importante masse rurale était restée étrangère à la civilisation romaine.

Les paysans s'appelaient aussi " colons ". Tout l'équilibre de la société repose sur leur labeur. La terre est la richesse principale. L'Empereur, les Sénateurs sont de grands propriétaires terriens. D'où la préoccupation constante des Empereurs de tout mettre en oeuvre pour maintenir au travail de la terre ceux qui seraient tentés de l'abandonner.

C'est Valentinien Ier qui écrit en 371 "Nous ne pensons pas que les colons aient la liberté de quitter le champ auquel les attachent leur condition et leur naissance... S'ils s'en éloignent et passent chez un autre, qu'ils soient ramenés, enchaînés, punis..." Le Code Justinien ajoute :

" C'est une règle établie par une sorte de droit éternel, que les colons ne doivent point s'éloigner du. sol dont les produits les entretiennent, déserter la terre qu'ils ont une fois accepté de mettre en valeur... Ils sont considérés comme les serfs de cette terre où ils sont nés, ils n'ont pas la faculté d'aller où ils veulent de changer de localité, leur possesseur use légalement et de la sollicitude d'un patron et de l'autorité d'un maître ".

 
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