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Ce récit se trouve confirmé par le témoignage de nombreux auteurs, qui tous disent expressément qu'à l'origine la kaàbah n'avait aucun mur d'enceinte. Mais lorsqu'au XIe siècle le célèbre voyageur persan Nassiri-Khosrau la visita, elle se dressait déjà comme aujourd'hui au centre d'un nesdjide - une enceinte, - dans lequel se trouvaient enfermés le pavillon du puits Zem-Zem, le Sikkaïet-el-Hadj - le pavillon des libations, - et le Khizanet-ez-zeït - le magasin des huiles. - Enfin, autour de la kaàbah drapée d'un voile, Sélim II fit poser en 1537 un pavé de marbre décrivant un ovale irrégulier qu'environnent des colonnettes de bronze doré au nombre de trente-deux, reliées les unes aux autres par des barres de fer auxquelles sont suspendues des lampes - sept par entre-colonnement, - que l'on allume chaque soir au coucher du soleil, comme autrefois celles qui reposaient sur le mur construit par Omar (fig. 4 et 5).
Fig. 5.
    

 

   

III. - LA MOSQUÉE PRIMITIVE.

 

La première mosquée de l'Islam a disparu sans laisser le moindre vestige. Nous savons seulement, par les panégyristes du Prophète, que celui-ci, retiré à Médine, y consacra, l'an 2 de l'hégire, un sanctuaire auquel il travailla de même qu'à la kaàbah de la Mekke.
Cette mosquée, d'après eux (fig. 6), mesurait à peine cent coudées de long et à peu près autant de large. Ses murs étaient de briques crues, posés sur des fondations de pierre hautes de trois coudées.

Fig. 6. Elle n'était ni plâtrée ni ornée et au milieu s'ouvrait une cour couverte en partie par un toit de branches assujetties au moyen d'un enduit de terre que soutenaient des troncs de palmiers. Selon quelques-uns, elle servait à la fois de temple et d'habitation au Prophète ; et les chambres qu'avaient occupées les femmes de son harem y attenaient encore au commencement du règne d'El-Oualid (86 - 705).
 
Si l'on peut voir un rudiment de plan dans cette mosquée, il est en tout cas difficile d'y trouver les éléments constitutifs d'un édifice.

On l'a proposée comme le point de départ de l'architecture arabe; on a vu dans cette cour, " en partie couverte d'un toit soutenu pat des troncs de palmiers ", l'embryon de la cour entourée de portiques.

 
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