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Selon Makrîsi, ce plan fut l'œuvre d'un certain Copte, architecte ordinaire de Touloûn, qui venait de terminer l'une des fontaines de la ville nouvelle. Tombé en disgrâce et jeté en prison, il apprend que l'émir a demandé à des Grecs un temple dont la grandeur et la beauté surpassent tout ce qui a été imaginé jusque-là; que les Grecs disent ne pouvoir le faire qu'à la condition qu'il leur sera fourni trois cents colonnes d'églises coptes; et que Touloûn hésite, ne sachant comment concilier son désir et la crainte de choquer trop ouvertement le fanatisme chrétien. 

Fig. 11.
Il reprend courage, fait parvenir à Touloûn une lettre dans laquelle il lui offre de lui bâtir une mosquée aussi belle qu'il la voudra sans l'emploi d'une seule colonne; et celui-ci, ravi, fait mettre son architecte en liberté et le comble d'honneurs.

L'étude de la mosquée de Touloûn confirme de tous points cette anecdote de l'historien arabe. 

    

 

   
L'arcature ogivale des arceaux, la disposition des nefs du sanctuaire, les sculptures des archivoltes et des frises, tout cela est évidemment l'œuvre d'un Copte. Chacun des trois liwans a une double rangée d'arcades reçues à leur retombée par des pieds-droits flanqués de quatre colonnettes maçonnées; le makhsourah de cinq rangées d'arceaux pareils (fig. 12).
Fig. 12.

 

 
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