Si invraisemblables que paraissent ces
descriptions, elles ne sont cependant point fantaisistes. - J'en ai
retranché les détails qui eussent paru exagérés. Le sont-ils même ?
C'est peu probable. Du IVe au IXe siècle de l'hégire, khalifes,
sultans et émirs allèrent toujours au delà de toutes les chimères et
vécurent dans une atmosphère de songes réalisés. Seulement, ces
songes étaient trop riches. Les matériaux mis en oeuvre éveillèrent
la convoitise des barbares. Ils disparurent pillés, fondus, convertis
en espèces sonnantes frappées à l'effigie de tous les vainqueurs.
Maintenant, ce n'est que par quelques frises de plâtre, quelques
panneaux de bois vermoulu qu'il est possible de se figurer le tableau
qui souleva ces enthousiasmes; et ici une question se pose, la première
qui surgisse au début de toute étude d'art arabe. L'Islam
proscrivit-il la forme humaine1? Et cette proscription, pour
vraie qu'on la tienne, est-ce à elle que l'Orient a été fidèle en se
confinant dans le style ornemental?
Ce fut par l'affirmative que longtemps on se contenta de résoudre
cette double question sans chercher davantage; mais, aujourd'hui
examinée sur toutes faces, elle a laissé place à plus d'un doute :
l'étude des monuments coptes les eût sensiblement accrus. |