Pages précédentes L'ART ARABE  AL. GAYET LIVRE II. - CHAPITRE II. Pages suivantes
   Retour page Table des matières  
   
  
A les analyser, il eût été facile d'en reconnaître la trame et de faire la part de chacune des impressions qui concourent à l'impression d'ensemble. Toute figure symétrique repose en effet sur une construction mathématique; un réseau fort simple est le canevas des agencements en apparence les plus touffus. Enclin comme il l'était au symbolisme, l'Arabe s'en était vite aperçu et en avait exposé les principes en plusieurs traités de géométrie. 
Fig. 16.
 
    

 

   

Les entrelacs des sculpteurs de Baghdad et du Caire sont tracés sur une série de lignes parallèles (fig. 9 et 15), coupées par des perpendiculaires formant avec elles des mailles carrées dans lesquelles on a mené diagonalement les mêmes espaces à l'intersection de chaque carré ou de chaque second carré.

Trois choses concourent donc, à l'origine, à la formation du décor arabe : les rinceaux foliacés ou florescents de la sculpture copte, imités de la nature, mais rythmiques; l'épigraphie et l'entrelacs géométral. Tous ont revêtu assez d'aspects différents pour prouver que l'art de l'Islam n'est pas resté immobile et n'a pas été une formule imposée, mais, loin de là, s'est moulé sur l'esprit de son temps et l'a toujours réfléchi.

Faut-il joindre à ces trois principes les premiers essais des polygonistes? La mosquée de Touloûn à dans l'axe de chacune de ses arcades son mur percé d'une fenêtre fermée d'une claire-voie à réseau polygonal (fig. 16). Qu'à l'origine, des cloisons ajourées aient fermé ces fenêtres, cela ne saurait laisser place à aucun doute. L'Égypte des Ramsès employait déjà ce procédé; mais que les claires-voies de Touloûn aient été celles que nous voyons, la chose est fort douteuse : le monument â été maintes fois réparé, et ce fut surtout sous les Fatimites que le polygone prévalut.

 

 
Pages précédentes   Retour page Table des matières   Pages suivantes