L'ART ARABE | AL. GAYET | LIVRE III. - CHAPITRE I. | |||||||
Ce style allait être celui de toute l'architecture fatimite. En 386
(996), El-Hakim-b-amr-Illah, petit-fils d'El-Moëzz, arrive au
trône et jette au nord du palais les fondations de Gama-n-Noureh -
la mosquée lumineuse. Comme El-Azhar, elle a pour plan le plan de
la mosquée d'Amrou et de Touloûn, et se rapproche de celle-ci
d'une manière frappante. Comme elle, elle a ses portiques et son
sanctuaire divisés en arcades ogivales soutenues par des
pieds-droits; mais l'arc s'est fait svelte et la frise s'est
évidée comme une guipure (fig. 19). Puis, successivement, la
mosquée El-Ahmar (495 - 1150), la mosquée de l'émir
Thélaï-abou-Rézik (555 - 1160) et la mosquée khalifale de Ghous
en haute Égypte reprennent la donnée de Gam-n-Noureh et
témoignent de cette recherche constante de l'aspiration poursuivie
par le constructeur.
En même temps, les détails architectoniques de l'édifice se dégagent. La mosquée prend des proportions grandioses. El-Azhar a 150 mètres de long; El-Hakim, une cour de 45 mètres de côté. La kibla, jusque-là figurée, se cintre en fausse porte flanquée de deux colonnettes de marbre; et si, dans la mosquée, des chapiteaux d'églises peuvent prendre place, alors même qu'ils sont décorés de figures animées ou de croix, un scrupule religieux veut qu'à cette porte rien ne rappelle une origine profane. Ses colonnettes ont des chapiteaux qui affectent un galbe bulbeux spécial ; quelquefois lisses, le plus souvent tressés d'ornements coptes, comme à la kibla d'El-Azhar (fig. 18). Bases, chapiteaux sont absolument identiques; souvent la colonnette est polygonale, souvent aussi coupée de chevrons enguirlandés. La niche est lambrissée de marbres de toutes couleurs et toute la construction trahit un vrai souci des principes de l'architecture. Les murs et les colonnettes cantonnées aux angles des pieds-droits sont de briques, de même qu'à l'époque d'Amrou et de Touloûn; mais la préoccupation de la ligne a poussé l'artiste jusqu'à polir le parement des briques et à creuser en voussoirs celles qui |
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