L'ART ARABE | AL. GAYET | LIVRE IV. - CHAPITRE I. | |||||||||
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si puissantes qu'elles nous
disent mieux que les récits des historiens et des poètes ce que
l'Arabe a cru et aimé.
Introduite dans l'art par l'emploi de la coupole surélevée, la stalactite resta quelque temps d'abord attachée au pendentif de la voûte, et sous les Fatimites les parties saillantes de la construction ne sont le plus souvent soutenues que par des corbeaux ou des encorbellements formés de plusieurs consoles juxtaposées. Parfois un corbeau sert de base à une colonnette, comme à la mosquée d'Amrou ; parfois il amortit la portée d'une poutre ou la retombée d'un pan coupé, mais rien alors ne fait de lui un type architectonique spécial à l'art de l'Islam. Quand l'engouement de l'Orient pour la stalactite l'enlève enfin de la voûte et l'emploie au rachat de toutes les parties surplombantes, la masse générale du corbeau n'est pas abandonnée pour cela. On se contente de la creuser de strates multiples (fig. 56), on ramène le plus possible ses ressauts à la courbure du penditif, et tout est dit. L'idée se répandit alors de faire de ces supports isolés un support continu. Le moyen le plus simple était de les réunir côte à côte. Le détail du premier encorbellement donné prouve qu'effectivement il en fut ainsi. Si déchiqueté qu'il soit en apparence, l'encorbellement en stalactites peut toujours se décomposer en éléments très simples; si nombreuses qu'en soient les strates, il n'est formé que de prismes verticaux soigneusement dissimulés. Ces prismes sont au nombre de sept et peuvent être ramenés en plan à trois polygones primaires : le triangle rectangle, le triangle isocèle et le parallélogramme. La gamme en est immuable, les rythmes qu'on en peut tirer infinis ; ils dépendent uniquement du mode d'assemblage et de l'harmonie des profils. |
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