Pages précédentes L'ART ARABE  AL. GAYET LIVRE V. - CHAPITRE I. Pages suivantes
   Retour page Table des matières  
   
  
Fig. 98.- Mosquée de Kaïtbaï. (liwan latéral.)
Mais, recouverte à l'extérieur, ainsi que le minaret, de carreaux de faïence et décorée d'imitations de petites arcades bleues et blanches (fig. 99), scellées entre les fenêtres de son pourtour, elle était loin d'avoir la splendeur du dôme de Kaïtbaï.
    

 

   
D'ailleurs, la seconde mosquée du sultan prouve d'une même faiblesse artistique.
Fig. 99.- Mosquée d'El-Ghoury.
Au-dessus du sahn est un plafond ouvert sur le milieu et racheté par un encorbellement riche, mais dépourvu de grandeur. La frise du sanctuaire n'a aucune souplesse; la polychromie des marbres est sans reflets; le noir y domine; l'or la noie; la répétition de ses thèmes sans force, loin de produire, comme au siècle baharite, une impression de majesté et de puissance, lasse et afflige. On sent derrière ce décor une société inquiète, absorbée dans une pensée triste : l'art n'est plus l'image de sa vie, mais le ressouvenir d'une gloire disparue pour jamais.

Les mosquées d'El-Ghoury sont, en effet, les derniers monuments de l'art arabe. Tandis qu'elles s'élevaient, les Ottomans franchissaient les frontières de Syrie, et El-Ghoury défait et tué à la bataille d'Alep, son neveu Toman-baï n'avait pas même le temps de se bâtir une mosquée. Quelques mois après son arrivée au trône, il était pendu à la porte Ez-Zouïleh, sur ordre de Selym, et enterré solennellement dans la mosquée sépulcrale de son oncle, restée vide.

Il convient donc d'arrêter ici cet aperçu sommaire de ce que fut l'art arabe, des pensées qu'il a traduites et des moyens employés par lui pour y parvenir.

 
Pages précédentes   Retour page Table des matières   Pages suivantes