Pour obtenir d'aussi fins
détails, le mosaïste renonçait à l'incrustation directe. Son sujet
esquissé, il évidait avec soin les ronds et les remplissait d'un stuc
coloré, fait de poussière de marbre et de chaux vive, qui par le poli
se confond absolument avec le marbre et garde inaltérable le ton
qu'artificiellement on lui a donné.
Du moins, si l'or envahissait toutes les sur faces, aux plafonds
arrivait-il à s'unir harmonieusement aux couleurs. Celui qu'on voit à
droite de la travée médiane d'El-Moyyed est aussi pur de style que
celui de Kaïtbaï (fig. 107), et aussi chatoyant de nuances. Celui d'El-Bordeïny
est un chef-d'œuvre en qui tout l'art arabe revit. Les poutres en sont
apparentes (fig. 108), biseautées vers le tiers de la longueur; elles
se rachètent par une griffe coupée à la manière d'une stalactite. |