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L'entrevous est divisé en caissons carrés. Toute la partie biseautée de la poutre est tapissée d'arabesques or sur azur, trop fines peut-être, étant donnée la hauteur où elles sont placées, mais admirablement gracieuses avec leurs orbes géminées refouillées d'un trait léger.
Fig. 105. - Mosquée d'EL-MOYYED.
Sur le cadre du plafond, court une guirlande de fleurons tenné clair, sertis de sinople sur fond tenné, dans lesquels le détail s'ébauche à demi en azur pâli. A chaque extrémité de la poutre une guirlande semblable retombe en s'effilant à mesure qu'elle s'engage dans la stalactite du biseau. Dans les caissons alterne une arabesque rayonnante azur sur or, or sur azur, soutenue de quelques rehauts blanc et sinople, une frise de même style borde le haut des murs de son inscription fleurie, que souligne une bande de rinceaux séparés par un filet de méandres azur sur or, or sur azur.
    

 

   

Dans presque toutes les boiseries bordjites, les assemblages polygones dérivent de l'heptagone. Aux mosquées de Kaïtbaï et d'El-Moyyed, nombreux en sont les exemples. Dans l'heptagone, s'inscrit un polygone à quatorze côtés rabattus autour d'un centre étoilé, formé de quatorze hexagones à côtés égaux deux à deux, qui, prolongés, déterminent par leur intersection un octogone à côtés égaux deux à deux aussi. Ou bien encore, cette polygonie donne naissance à un octogone régulier dont les mailles décrivent une rosace.

Fig. 106. - Mosquée d'ER-RIFAÏ, à DAMAS.

Mais, tandis que cette polygonie se maniérise ainsi, la sculpture sur ivoire décline. Certaines boiseries d'El-Moyyed et de Kaïtbaï ont leurs entrelacs remplis par des ivoires de beaucoup inférieurs à ceux du siècle précédent. L'arabesque est lourde ou grêle, rigide ou molle, toujours confuse; il semble que le sculpteur ne sache plus en tirer parti (fig. 109 et 110).

 
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