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Fig. 136. - Bordure du Koran, XVème siècle. (Bibliothèque khédiviale du Caire.)
Et de fait, il n'est pas jusqu'aux sultans qui n'aient considéré comme un devoir de copier le Koran. De là, les exemplaires royaux écrits tout entiers de la main du maître. Quand ces exemplaires que s'arrachaient les courtisans eurent acquis un prix considérable, les sultans songèrent à en tirer parti pour doter leurs mosquées. Ce fut alors qu'ils s'adjoignirent des miniaturistes. Les korans ainsi illustrés se disputèrent aux enchères. Quelques-uns sont des chefs-d'œuvre d'enluminures si délicates, si variées, si harmonieuses, que jamais aucune école n'est arrivée à les surpasser.
 
Fig. 137. - Koran du XVème siècle. (Bibliothèque khédiviale du Caire.)

Aujourd'hui réunis à la Bibliothèque khédiviale du Caire, les korans royaux constituent une incomparable collection dont la valeur est inestimable. Tous sans exception sont écrits sur papier rougeâtre ou crème, sorti des papeteries de Fostat. L'esquisse du dessin est tracée en lignes blanches; les coloris, posés à tons plats simples ou nués. Les dorures sont protégées par un glacis de laque pourpre, qui leur donne un éclat métallique; un trait noir en cerne les contours et y profile les ornements courants (fig. 137), 

    

 

   
Fig. 138. - Page de Koran du Sultan Chaaban. (Bibliothèque khédiviale du Caire.)
et le fond du papier apparaît de place en place, soit lisse, soit hachuré de traits bleus ou noirs.

Les miniatures des korans du sultan Barkoûk sont superbes entre toutes. Le frontispice de l'un d'eux comprend une frise d'arabesques flamboyantes (fig. 136), une guirlande de tulipes, d'œillets et de roses et des filets où glissent des méandres noirs sur fond d'or.

 
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