Les plus vieilles lettres arabes
sont celles du dialecte hymarite; au temps du Prophète, elles
étaient déjà tombées en désuétude et les caractères du
Koran, qui semblent être dérivés du syriaque, portent tout
d'abord le nom de Mekky (de la Mekke), puis celui de koufy
(du nom de Koufah, ville babylonienne des bords de l'Irak,
qui, sous le règne de Mérouan, fut en 64 (684) la capitale
du khalifat). Ce sont eux que nos traducteurs ont désignés
sous le nom de koufiques. Remaniés par un certain
Ahmed-Yahyah, qui vécut sous les Ommîades et passa pour le
plus habile calligraphe de son temps, ils tendirent vers des
ligatures souples et allongées. Hassan-ibn-Moklah, vizir du
khalife abbasside El-Moktader, les modifia de nouveau en 320
(933). Enfin Yakhout, secrétaire du dernier Abbasside,
El-Motassem, leur donna la forme qu'ils ont aujourd'hui.
Plus que tout autre, le koufique
rectangulaire se prête aux décorations. Ses lignes sont
parallèles et se coupent à angle droit sans aucun mélange
de linéaments arrondis; réunies en carré, ses lettres
servirent à des inscriptions quatre fois répétées telles
que celle-ci (fig. 140) : Nasron min Allah oua fathou qarib
oua bachir il moum énina ia Mohammed. (Une victoire
d'Allah et une conquête prochaine [arriveront]; porte donc la
bonne nouvelle aux croyants). Ou cette autre (fig. 141, et
142) : La ilaha illa Allah Mohammed raçoul Allah (Il n'y a
point de Dieu que Dieu, et Mahomet est le prophète de Dieu). |