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Qu'on supprime les avant-soliers soutenus par de si élégantes consoles et les linteaux de marqueterie, où l'appareillage des claveaux est figurée d'une manière si fantaisiste, il ne restera qu'un mur que rien ne rattachera à l'art. Seuls, quelques monuments publics, tels que l'okel (hôtellerie), de Kaïtbaï ont des portes monumentales (fig. 155) dont le style rappelle celui des édifices religieux.
 
Fig. 158.- Dallage de marbre d'un sébil du XVème siècle.
 
Tout autre était la physionomie des anciennes boutiques arabes. La devanture (fig. 156) est presque la restitution d'une devanture copiée dans un manuscrit du XVe siècle. Là, les vides l'emportent sur les pleins; les boiseries (fig. 157) laissent passer l'air et la lumière que tout au plus elles tamisent légèrement. Derrière ce grillage, on devine une vie paisible, une prospérité tranquille, celle de gens contents de leur sort et qui ne demandent qu'à en jouir aussi longtemps que faire se pourra. 
    

 

   
Il est bon, cependant, de ne pas oublier qu'à la nuit de solides volets protégeaient ces cloisons fragiles, verrouillés, cadenassés et recouverts d'un épais blindage de fer.
 
Fig. 159. - Dallage de marbre d'un sébil du XVème siècle.
 
Fig. 160. - Sébil de la mosquée de Kaïtbaï.
Cette note apaisée, heureuse, toute en demi-teintes, paraît avoir été celle de l'art civil à l'époque des khalifes et des sultans arabes. 
 
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