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Fig. 115. - Koursi de la mosquér de Kaïtbaï. (Musée arabe) A l'extrémité, sous le Koran, le décor est fourni par un polygone à seize côtés, dans les mailles duquel est adaptée une marqueterie d'ivoire et d'ébène. Les côtés latéraux sont donnés par l'entrelacs d'un réseau trigone, gravitant autour d'une rosace à dix mailles, ornée de la même façon. L'une des faces de l'estrade est ouverte pour en permettre l'accès; les deux autres ont en bordure une galerie de moucharabiyeh, à réseau hexagone, composée de motifs tournés à trois ressauts assemblés sur des centres polygonaux.
Les montants et les traverses encadrent chacun de ces motifs; un cordon de fleurs y court, et dans le triangle laissé libre par l'échancrure du pupitre, se contourne un petit fleuron d'arabesques semblables à celles du rinceau.

D'autres sont surtout admirées pour le réseau de leurs moucharabiyehs, dans lesquelles quelquefois les lettres d'une inscription ou les profils d'un méandre se détachent (fig. 112, 116, 117 et 118).

Fig. 116. - Tabouret de mosquée. (Musée arabe du Caire.)
Le Copte était passé maître à ces sortes de travaux, et aujourd'hui encore il n'est pas de moucharabiyeh qui ne soit l'œuvre d'un Copte. Seulement le Copte d'aujourd'hui n'est plus qu'un manœuvre; celui du XVe siècle a été un joaillier.
    

 

   
Fig. 117. - Boiserie du XVème siècle. (Musée arabe.-Détail.)

Les Kaïlaghi sont maintenant réunis au musée arabe du Caire ; quelques-uns sont très anciens, à en juger à leurs inscriptions. Cette fontaine consiste en une cuve de marbre blanc, carrée ou octogone (fig. 113 percée d'un bassin circulaire sur lequel est posé un vase ovoïde de marbre blanc aussi - un zir, - qui contient l'eau nécessaire aux ablutions. Une petite vasque s'étend au-devant de la cuve, afin de rendre l'accomplissement de la cérémonie plus facile. Nombreux sont les Kaïlaghi ornés de figures animales ou semi-humaines.

Sur le flanc des cuves carrées est d'ordinaire un monstre à tête de tigre, le corps perdu sous les pennes de deux grandes ailes d'où émergent des rinceaux. Une tête de lion orne souvent aussi le devant de la cuve, mais une tête de lion copte, dont le profil est celui que l'on voit sur les écus du griffon d'El-Hakim. Fig. 118. - Mosquée d'Abou-Bekr-Mazal. (XVème siècle, Caire.)
 
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