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   Les vignes, nombreuses et bien entretenues, produisent de magnifiques raisins. Peu d'animaux sauvages : le moufflon à manchettes se tient dans les parties las moins fréquentées du pays; la gazelle et l'antilope fréquentent les vallées, et les chacals rôdent la nuit autour des ksours.

C'est sur ce plateau qu'habite la population du M'Zab. Cette population a été recensée en 1882 ; elle comprend 27,115 habitants et se répartit entre sept villes, dont les deux premières, Berrian, au nord-ouest, et Guerrara, au nord-est gardent au nord et à l'est les extrémités de la Chebka.

Berrian. - Au sud-est, et à 85 kilomètres de Laghouat, au confluent de l'Oued-Soudan et de l'Oued-ben-Loth; elle est entourée d'un mur d'enceinte et possède de riches jardins bien irrigués; 4,440 habitants. - C'est la première ville qu on rencontre en venant de Laghouat.

Guerrara. - A l'est et presqu'en face de Berrian, dont elle est distante de 25 kilomètres; on y compte 2,940 habitants et 28,000 palmiers. Vers le milieu du plateau, dans une enceinte presque circulaire dont la superficie embrasse 18 kilomètres de long sur 2 kilomètres de large et qu'entoure une enceinte de rochers, sont groupées les cinq autres villes de la confédération ; ce sont :

Ghardaïa. - Au sud-est et à 45 kilomètres de Berrian, chef-lieu de cercle; - la ville s'élève en amphithéâtre autour d'un mamelon dont la mosquée occupe le sommet. Elle contient trois quartiers distincts : à l'est, celui d'une communauté israélite formée de 500 familles presque toutes originaires du Maroc; au centre, celui des M'Zabites; au sud-est, celui des Médabias, Arabes du sud liés à la ville par des conventions particulières. - Les maisons construites en pierres calcaires, sont à un étage et surmontées d'une terrasse; population, 10,420 habitants.

    

 

   

Au nord et à 1,500 mètres sur la rive gauche de la rivière sur laquelle est construit un immense barrage en amont de la ville, s'étend une ligne non interrompue de jardins; - 80,000 palmiers.

Melika. - Au sud-est et à 2 kilomètres de Ghardaïa, au sommet d'un mamelon rocheux; très petite ville dont les maisons sont bien construites, mais où l'eau fait défaut : elle n'a qu'un seul puits; - 1,760 habitants. C'est la ville sainte du M'Zab : de toutes les parties de la contrée on y vient en pèlerinage visiter le tombeau de Sidi-Aïssa, le saint le plus vénéré du pays.

Beni-Isguen. - Au sud de Melika, sur la rive droite du M'Zab, au confluent de cette rivière avec l'Oued-N'Cissa. Bâtie en amphithéâtre sur un mamelon dénudé, elle est défendue contre les attaques du dehors par une enceinte flanquée de tours crénelées ; maisons en maçonnerie ; population, 4,695 habitants. - En dehors de la ville, sur les deux rives de l'Oued-N'Cissa, jardins et belles plantations de palmiers.

Bounoura. - Au sud-est et à 1 kilomètre de Melika et au nord-est de Beni-Isguen, bâtie sur un rocher : toute la partie supérieure n'offre qu'un amas de ruines; ville de 1,190 âmes, sans commerce et sans avenir.

El-Atef. - Au sud-est et à 4 kilomètres de Bounoura ; 1,670 habitants. Belles plantations au sud de la ville. -Vis-à-vis d'El-Atef existait un magnifique barrage de près d'un kilomètre de longueur et construit en bonne maçonnerie : il est aujourd'hui recouvert par le sable. Le lit de la rivière ne se remplit du reste que très rarement : à peine une fois, disent les indigènes, par période de trente années. A en juger par l'épaisse couche de cailloux qui en occupe le fond, on est porté à croire qu'autrefois il en était autrement; aujourd'hui les puits sont alimentés par une nappe souterraine qui s'étend sous l'ancien lit, à 40 mètres environ de profondeur.

 
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