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   Les terrains qui, par suite de leur constitution géologique, retiennent trop longtemps dans le sous-sol les eaux pluviales, n'étant point soumis au drainage, ne sauraient être cultivés : le grain y pourrirait et ils forment les seules véritables prairies naturelles que l'on rencontre dans ces contrées. " - Un autre chef de bureau arabe, M. Aucapitaine, complète ce tableau : " Souvent, dit-il, on rencontre dans les sentiers kabyles de longues files de femmes et d'enfants portant sur la tête des paniers remplis de terre que les hommes étendent ensuite sur les rochers abrités du vent ; ils recouvrent cette terre de pierrailles et, à force de soins, y font pousser quelques maigres légumes. "

Mais si la terre cultivable fait défaut sur plusieurs points, les bois abondent dans la plupart des tribus ; oliviers greffés ou sauvages, chênes, lentisques, cèdres, noyers, thuyas, pins, enfin presque tous les arbres fruitiers du Tell croissent au flanc des montagnes comme au fond des ravins, constituant, en certains endroits, de véritables forêts, notamment à Akfadou " la terre classique du chêne-zéen ", et au pays d'Anif, à l'ouest des Portes-de-Fer.

Quatre grandes voies desservent la contrée :

La première (route nationale no 5) va d'Alger à Constantine ; elle passe au col des Beni-Aïcha (Ménerville), à Palestro, à Bouïra, à Beni-Mansour, à Bou-Arréridj et à Sétif; -la seconde, presque parallèle à la mer, conduit d'Alger à Dellys, en passant par Ménerville et par Haussonvillers; - la troisième, partant d'Haussonvillers, passe à Tizi-Ouzou et aboutit à Fort-National ; de ce dernier point, elle est prolongée jusqu'à Beni-Mansour par une voie généralement carrossable, qui traverse le Djurdjura au col de Tirourda ; - la quatrième part de Tizi-Ouzou, traverse le Sébaou, en remonte la vallée, franchit la crête du Djurdjura à l'altitude de 1,100 mètres et aboutit à Bougie, après avoir traversé le village de l'Oued-Kseur.

    

 

   

La Grande Kabylie sera, en outre, desservie par le chemin de fer d'Alger à Constantine déjà en exploitation jusqu'à Ménerville - son tracé suit de près la route nationale no 5 - et par l'embranchement concédé de Ménerville à Tizi-Ouzou.

Le M'Zab. - Plateau rocheux tellement raviné qu'il a reçu le nom de Chebka (filet); il commence à l'est du Djebel-Madjez, au sud-est et à 110 kilomètres de Laghouat, s'étend dans la direction du sud-est et se termine au sud à l'Oued-Metlili. - Son altitude moyenne est de 750 mètres dans la partie du nord-ouest, et de 300 mètres dans celle du sud-est ; sa superficie est évaluée par le commandant Coÿne à 8,000 kilomètres carrés.

II est traversé du nord-ouest au sud-est : par l'Oued-en-Nessa qui commence à El-Feÿd, à l'est de la Citerne de Nili, suit le pied des montagnes et va se perdre dans les dunes, au nord de N'Goussa; - par l'Oued-M'Zab, qui prend sa source à l'est du Madjez, coule parallèlement à l'En-Nessa et se jette au nord de N'Goussa, dans la Sebkra-Safioun ; et par l'Oued-Zaguerir, qui prend sa source au-dessous de la Daya du même nom, coule, comme les précédentes, du nord-ouest au sud-est et va se perdre au-dessous et à l'est de Guerrara, dont il arrose le territoire.

La température y varie beaucoup suivant les saisons : en hiver, il y gèle souvent et il y neige quelquefois ; en été les chaleurs y sont excessives. Le climat est salubre.

La flore du plateau est excessivement pauvre. Presque toute la végétation est concentrée dans les vallées et les ravins ; c'est, à peu de chose près, celle des oasis. Les cultures potagères donnent des citrouilles, des melons, du piment, des aubergines, des choux et des carottes; on récolte aussi quelque peu d'orge. On a comme arbres à fruits : le dattier, le grenadier, le figuier et le pommier.

 
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