Les M 'Zabites se sont longtemps
soustraits à notre autorité; c'est en 1853 seulement qu'ils se
soumirent : - Aux termes de la convention qu'ils conclurent avec le
gouverneur général, ils acceptaient le protectorat de la France et
s'obligeaient à payer un tribut annuel (Lezma) de 45,000
francs. En échange, le gouvernement français s'engageait à ne
point intervenir dans leur administration intérieure et à les
laisser se régir suivant leurs us et coutumes, mais sous la
condition expresse que l'ordre serait maintenu dans leur pays et
qu'ils ne pactiseraient point avec nos ennemis.
Cette condition ne fut pas toujours
observée. Le pays devint à la longue un foyer de désordre : les
rixes et les assassinats s'y multiplièrent; les malfaiteurs y
trouvèrent un refuge assuré et tous les ksours de la
confédération, mettant à profit les immunités commerciales qui
leur étaient garanties, ne furent plus que de vastes dépôts
d'armes et de munitions apportées par contrebande et livrées
aussitôt aux tribus insurgées.
Un arrêté du 1er novembre 1882 a mis
fin à cet état de choses. Le gouvernement a pris définitivement
possession du M'Zab, dont la population est maintenant traitée
comme les autres populations indigènes des territoires de
commandement. A cet effet, il a été créé à Ghardaïa un cercle
militaire qui forme une section distincte de la commune indigène de
Laghouat (subdivision de Médéa) et comprend, - outre l'ancienne
confédération, - l'Aghalick de Ouargla, les Chambàa de Metlili et
les Chambàa d'El-Goléa.
Le M'Zab est le principal entrepôt du
commerce entre le sud de l'Algérie et le Sahara central; tous les
M'Zabites sont donc commerçants : et, comme ils sont trop à
l'étroit sur leur plateau, beaucoup d'entre eux s'expatrient pour
s'établir dans les villes de l'intérieur ou dans celles du
littoral.
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