Pages précédentes GÉOGRAPHIE DE L'ALGÉRIE   par ACHILLE FILLIAS Pages suivantes
 - 48 -  Retour page Table des matières  - 49 -
   
  

Le tabac, dont la culture exige des soins assidus; - superficies cultivées, en 1883, dans toute l'étendue du département, 5,490 hectares; récoltes, 4,395,456 kilogrammes. Les produits les plus en faveur sont connus sous le nom de chebli : ils sont livrés par la tribu des Ouled-Chebel, qui habite la Mitidja. - Contrairement à ce qui se passe en France, chacun, en Algérie, a le droit de s'adonner à cette culture, de manipuler et de vendre ses produits.

Le lin, et plus particulièrement celui de Riga (Russie), qu'on exploite seulement pour la graine, le prix élevé de la main-d'œuvre ne permettant pas encore d'utiliser la filasse fournie par la paille.

Les plantes et fleurs à parfums, qui donnent lieu à des exploitations considérables. On les cultive notamment à Chéragas, à Bouffarik et à Blida.

La culture des arbres fruitiers est entreprise sur plusieurs points, et avec un égal succès. - Les espèces particulières au midi de la France (amandier, azérolier, figuier, jujubier, grenadier, néflier du Japon et oranger) réussissent parfaitement dans la zone du littoral algérien. Blida, Bouffarik, Cherchell et Koléa sont renommées pour leurs oranges, dont la plus grande partie est exportée en France. Les espèces à feuilles caduques (cerisiers, framboisiers, groseilliers, pêchers, poiriers, pommiers, etc.) ne donnent de bons produits que dans la région supérieure des arrondissements de Médéa et Miliana. - L'olivier prospère à toutes les températures; mais on ne le voit en épais massifs que dans la Grande Kabylie, dont il constitue l'unique richesse.

Enfin, on compte dans le département plus de 50,000 ruches à miel qui, presque toutes appartiennent aux Indigènes.

    

 

   

L'élevage du bétail est pour les Indigènes une source abondante de revenus : sur les 3,650,520 bêtes de somme, bêtes à cornes, bêtes à laine et autres races qui, en 1883, ont été dénombrées, 3,363, 122 appartiennent aux Arabes, et, pour l'immense majorité, à ceux des Hauts-Plateaux ; - le bétail des Européens ne comprend que 287,580 têtes. - On comptait à cette époque dans tout le département, 44,009 chevaux, 42,516 mulets, 88,747 âmes, 79,977 chameaux, 336,950 bœufs, 1,859,174 moutons, 1,175,813 chèvres, 23,334 porcs.

Le service forestier s'étend, ainsi que nous l'avons dit (V. chap. II), sur 459,517 hectares.

 
 
XI. - Industrie, Mines, Sources minérales.
 
 

Il n'existe encore dans le département d'Alger qu'un nombre relativement restreint d'usines et de manufactures : les établissements industriels ne se créent, en effet, qu'au fur et à mesure de l'accroissement de la population et des besoins du commerce. Alger est le centre principal de production; mais les ateliers de ce qu'on nomme " la petite industrie" sont disséminés aussi bien dans les villes de second ordre que dans les villages.

L'industrie la plus considérable du département d'Alger est celle de la pêche, à laquelle sont employés 350 bateaux, montés par 1,350 pêcheurs. II existe à Alger même et à Castiglione plusieurs ateliers de salaison. L'industrie de la minoterie est représentée par 62 moulins (non compris ceux des Kabyles), dont quelques-uns sont mus par la vapeur. On l'exerce plus particulièrement à Alger, à Hussein-Dey, à la Maison-Carrée, à l'Arba, à Blida, à Médéa et à Miliana; à Blida, notamment, on compte 7 grandes minoteries, comprenant ensemble 52 paires de meules et pouvant fournir par jour 1,000 balles de farine.

 
Pages précédentes   Retour page Table des matières   Pages suivantes