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   - Mais nos soldats ont juré de vaincre ; ils s'excitent les uns les autres, chargent avec furie, et font un épouvantable massacre.

Pendant l'assaut, une partie des habitants tenta de fuir par un des côtés du ravin, à l'aide de cordages qui descendaient le long des rochers; mais les cordes, incessamment tendues, se brisèrent sous le poids des fugitifs : une grappe d'hommes, de femmes, d'enfants et de vieillards roula dans l'abîme et périt dans une affreuse et lamentable agonie.

La ville prise, le général Rulhières en fut nommé commandant supérieur : comme il arrivait, il reçut une lettre dans laquelle les autorités et les personnages influents de Constantine faisaient leur soumission et imploraient la clémence des vainqueurs. Le général fit cesser le feu et se dirigea vers la Casba, dont les derniers défenseurs furent promptement expulsés. Deux heures après, le drapeau de la France flottait sur tous les édifices, et le duc de Nemours prenait possession du palais du bey (13 octobre 1837) devenu aujourd'hui l'hôtel du général commandant la division.

Ahmed échappa par la fuite à la captivité ; disons de suite que, onze ans après (juin 1848), il se rendit à merci et fut interné à Alger : il y mourut le 30 août 1851.

Le général Valée avait décidé que les notables de Constantine participeraient à l'administration de la Cité, sous la surveillance de l'autorité française. Cette mesure rassura les habitants et rendit leur soumission plus facile. Les tribus voisines se sentant surveillées de près déposèrent les armes ; les chefs se rallièrent avec plus ou moins d'empressement au nouvel ordre de choses et le cercle de notre domination s'élargit d'année en année. On créait Phillippeville, en même temps que le général Galbois s'installait à Sétif (1838) ; La Calle et Djidjelli ouvraient leur port au commerce; 

    

 

   
plus tard, on établissait à Batna un camp retranché et le duc d'Aumale qui commandait la province, s'emparait de Biskra (1844). C'est ainsi que nos troupes s'installèrent au cœur du pays et que, de proche en proche, elles pénétrèrent jusqu'à l'extrême sud; leur tache fut rude, et parfois elles rencontrèrent une résistance dont elles eurent difficilement raison : la prise de Zaatcha (1849) et l'insurrection de 1871, qui mit à feu et à sang la province tout entière, ont laissé d'ineffaçables souvenirs.

La colonisation a eu des phases diverses : pénible au début, elle est aujourd'hui en pleine prospérité.

 
VII. -- Personnages notables.
 

Personnages politiques. - BARROT (Ferdinand). Représentant de l'Algérie à l'Assemblée constituante (1848). - DU BOUZET, journaliste ardent et convaincu, les articles qu'il publia dans l'Indépendant de Constantine attirèrent sur lui l'attention publique : nommé préfet d'Oran par le Gouvernement de la Défense nationale, il fut bientôt après envoyé à Alger en qualité de commissaire extraordinaire de la République. - LAMBERT (Alexis), occupait à Constantine l'emploi de secrétaire de la mairie à la chute de Napoléon III ; préfet d'Oran, puis commissaire de la République en 1870 ; député du département de Constantine en 1871. - LUCET, exilé de France en 1852, à la suite du coup d'État; avocat à Constantine en 1859 ; préfet de Constantine en 1870 ; député à l'Assemblée nationale en 1871 ; sénateur en 1876 et réélu en 1879.

Administrateurs. - ZOEPFFEL, secrétaire général du gouvernement général de l'Algérie (1853), préfet du département de Constantine, où il a laissé les meilleurs souvenirs (1854-1858) ; directeur de l'intérieur au ministère de l'Algérie (1859) ; directeur des colonies au ministère de la marine (1860), puis conseiller maître à la Cour des comptes. - DE CONTENCIN, ancien colonel du génie, maire de la ville de Constantine (1864-1867) :

 
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