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En 1878, le nombre d'hectares plantés en
vignes était de 2,899 ; en 1883, il s'élevait à 10,225 et
il augmente d'année en année, " parce que la vigne est à
tous égards une plante algérienne ". Les principaux vignobles
sont situés dans les arrondissements de Bône, de Philippeville, de
Constantine et de Guelma; les vins les plus renommés sont
actuellement ceux de Bône, de Duzerville, d'Héliopolis et de
Souk-Ahras.
Le tabac est, dans beaucoup de
localités, l'objet d'une culture très étendue : en 1883, le
nombre des planteurs était de 3,654 ; les superficies plantées
couvraient 2,868 hectares et la récolte a donné 825,182
kilogrammes de tabacs en feuilles. Les arrondissements de Bône, de
Philippeville, de Guelma et de Bougie sont les centres principaux de
production. Le tabac des Zouagha (cercle de Bougie) est le
plus recherché.
Tous les points du territoire, dont
l'altitude ne dépasse pas 600 mètres et qui sont abrités et
irrigués se prêtent à la culture des arbres fruitiers de
l'Europe méridionale : orangers, mandariniers, citronniers,
cédratiers, amandiers, poiriers, cerisiers, etc. L'olivier abonde
dans les arrondissements de Bône et de Guelma et dans celui de
Bougie, où il se mêle au figuier, au chêne à glands doux et au
caroubier. Le Sahara fournit les dattes et le nombre des
palmiers-dattiers y augmente beaucoup depuis que les Français y
creusent de profonds et d'abondants puits artésiens.
Le nombre des apiculteurs était,
en 1883, de 13,404. Sur les 102,286 ruches exploitées, 3,129
seulement appartenaient aux Européens.
L'alfa couvre, par groupes
séparés, 300,000 hectares environ, mais il n'est pas partout de
même qualité. On le classe, suivant la provenance, en alfa fin
du Tell et des Aurès, alfa moyen des Hauts-Plateaux et alfa
des terres très sablonneuses. Son exploitation est encore peu
considérable.
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L'élevage et l'engraissement du bétail
sont presque complètement abandonnés aux Indigènes : on les
pratique dans toutes les parties du territoire où les
pâturages sont abondants. L'espèce bovine est beaucoup plus
belle: dans l'arrondissement de Guelma que partout ailleurs en
Algérie. Les bœufs de Guelma, de Souk-Ahras, de Tébessa et
d'Aïn-Beïda font prime sur les marchés. Le plus grand
nombre est expédié en France. - Les chevaux du Hodna et des
Ouled-Abdel-Nour (arrondissement de Sétif) sont renommés.
Au 31 décembre 1883, la situation
numérique des bestiaux était la suivante : chevaux, 81,166 ;
mulets, 85,521 ; ânes, 74,196; chameaux, 60,644; bœufs,
564,938; moutons, 2,702,996; chèvres, 1,612,531 ; porcs,
15,398 ; soit, au total, 5,200,390 animaux, dont 5,006,499
appartenaient aux Indigènes. |
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XI. - Industrie, Mines, Sources
minérales. |
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Les principales industries
exercées par les Européens comprennent actuellement : 154
minoteries; 25 moulins à huile; 14 fabriques de pâtes
alimentaires; 8 brasseries; 19 distilleries; 1 fabrique
d'essence de géranium (Bône); 23 ateliers de
salaisons de poissons et de sardineries ; 18 savonneries (Bône,
Philippeville, Biskra) ; 6 tanneries (Bône,
Constantine, Biskra); 10 ateliers pour la préparation du
liège; 15 fabriques de bouchons; 45 briqueteries et
tuileries; 11 ateliers de charronnage; 1 magnanerie (M'Sila);
2 papeteries (l'une près du village des Ouled-Rhamoun,
l'autre au Hamma); pêche du corail (La Calle,
130 bateaux); 2 fabriques de bijoux de corail (Bône, La
Calle). - Les industries indigènes les plus importantes
sont : les fabriques de bijoux (Bône, Constantine, Sétif)
; les fabriques d'armes (tribus voisines de Sétif);
les selleries de luxe M'Sila) les tapisseries (cercles
de Constantine et de Biskra).
Presque tous les métaux
intéressants au point de vue industriel sont représentés
dans les gîtes du département : |
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