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Le Saf-Saf (90 kilomètres) descend du Djebel-Thuya, au nord-ouest de Guelma, coule presque en ligne droite du sud au nord, arrose les territoires d'El-Arrouch, de Gastonville, de Saint-Charles et de Valée et se jette dans la mer à 1 kilomètre de Philippeville. Le barrage qu'il remplira chez les Zardezas, à Kalaat-el-Haidj, doit emmagasiner 22 millions de mètres cubes pour l'irrigation permanente de 4,000 hectares.

L'Oued-Sanendja (95 kilomètres) descend également du Djebel-Thaya, coule du sud au nord et se jette dans le golfe de Stora, au-dessous du cap de Fer.

La Seybouse (220 kilomètres) qui, dans son cours supérieur, a le nom d'Oued-Cherf, descend des plateaux des Ouled-Khanfeur, coule du sud au nord, jusqu'à Medjez-Hamar, où elle reçoit, sur sa gauche, l'Oued-bou-Hamdan ou l'Oued-Zenati, baigne le beau bassin de Guelma et se jette dans la rade de Bône. Sou étiage est presque nul, mais de l'entrée de la saison des pluies jusqu'au mois de juin elle donne au moins 5 mètres cubes par seconde ; il est question d'établir sur son cours supérieur, là où elle se nomme Oued-Tifech un barrage-réservoir de 95 millions de mètres cubes pour l'irrigation de 13,000 hectares.

La Mafrag (95 kilomètres) se jette aussi dans le golfe de Bône. Elle reçoit, sur sa droite et près de son embouchure, un Oued-Kébir qui descend des crêtes montagneuses de la frontière tunisienne.

Il est question de barrer cette rivière pour la jeter dans le lac Oubéira, la plus grande des trois nappes d'eau voisines de La Calle (il a, dans son plein, entre rives marécageuses, 2,500 hectares, à 32 mètres d'altitude). On constituerait de la sorte une réserve d'environ 50 millions de mètres cubes pour l'irrigation des immenses plaines du Tarf et des Béni-Amar : soit 10,000 à 12,000 hectares, sinon 15,000.

    

 

   

D'après un autre projet, on dessécherait, au contraire, ce lac, qui est fort insalubre ainsi que les deux autres, et l'on obtiendrait d'excellentes terres. Les deux antres lacs de La Calle sont le guerrah El-Hout ou lac aux Poissons, ou encore Tonga ou Tonègue (1,800 hectares) qu'une petite rivière unit à la Méditerranée et le guerrah El-Melah (800 hectares) ou lac Salé, qui, de niveau avec la mer, et tout près d'elle, a en effet des eaux amères.

La Medjerda n'a que son cours supérieur en Algérie : née à Khamissa, elle va passer à quelques kilomètres de Souk-Ahras, et s'achemine vers la Tunisie par des gorges très fraîches et fort pittoresques suivies par le chemin de fer de Tunis ; elle quitte l'Algérie après un cours de 100 kilomètres à peine, sur 365 de longueur totale: 485 jusqu'à la source de son affluent l'Oued-Mellègue, venu des monts de Tébessa.

Toutes ces rivières arrosent le territoire du Tell.

Au nombre des cours d'eau qui appartiennent à la région saharienne, nous citerons seulement :

L'Oued-Djedi, qui prend sa source dans le Djebel-Amour et, sous le nom d'Oued-Mzi, passe à Laghouat (prov. d'Alger) dans la province de Constantine ; il reçoit l'Oued Biskra, et, après un parcours de 500 kilomètres, va se perdre dans le choit Melr'ir. Il est le plus ordinairement à sec.
L'Oued-Biskra (170 kilomètres) descend des monts Aurès par les gorges fameuses d'El-Kantara ; de même l'Oued-Abdi (100 kilomètres), son affluent, dont les défilés ne sont pas moins beaux.
L'Oued-el-Abiad (150 kilomètres) et l'Oued-el-Arab (150 kilomètres) courent également en cascades dans de superbes fissures ; ce n'est que dans les très grandes crues qu'ils arrivent jusqu'au chott Melr'ir.

 
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