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L'insurrection gagna rapidement le Tell et s'étendit jusqu'à
Mostaganem et Relizane ; il fallut près de vingt mille hommes pour
la réduire. Le général de Martimprey parvint à cerner les
rebelles dans la vallée de Meknaça (cercle d'Ammi-Moussa)
et tous se rendirent à merci (27 juin).
Quelques années plus tard. en 1870. les
Sidi-Cheikh, unis aux contingents marocains (Beni-Guill,
Oulad-Djerir et Douï-Ménia) razzièrent nos Hamyan et
s'avancèrent jusqu'à Sebdou. Le général de Wimpffen, qui
commandait la province, réunit 3,000 hommes à Aïn-ben-Khelil,
courut sus à l'ennemi, le poursuivit jusque dans le Maroc et le
défit complètement à El-Bahariat, sur l'Oued-Guir, au sud-ouest
de Figuig (15 avril).
A la suite de leur défaite, les
Sidi-Cheikh se retirèrent au delà de la frontière. En 1881
(avril) un de leurs marabouts, Bou-Amena-bel-Arbi, envahit notre
territoire et, suivi des tribus des cercles de Frenda, de Tiaret et
de Géryville auxquelles se joignirent quelques milliers de
Marocains, se rua contre les chantiers d'alfa établis sur les
Hauts-Plateaux, livra au massacre tous les Européens qu'il put
surprendre et razzia les tribus qui refusaient de le suivre. Pendant
cinq mois il battit la campagne, sans que les troupes envoyées
contre lui pussent l'atteindre , puis il regagna le Maroc.
Depuis 1883, les chefs de la famille des
Sidi-Cheikh, Si Hamza et Siould-bou-Beker ont fait leur soumission.
La colonisation fut longtemps resserrée
entre les limites étroites que lui assignaient les traités conclus
avec Abd-el-Kader; mais elle s'élargit progressivement et gagna, de
proche en proche, jusqu'aux Hauts-Plateaux. Elle est aujourd'hui
très florissante.
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VII. - Personnages notables. |
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Hommes de guerre. - Le
général CAVAIGNAC : occupation de Tlemcen, en 1836; chargé
de la défense de Médéa, 1840; chef de la première colonne
à la bataille d'Isly, 1844; expédition dans l'extrême sud
et soumission des oasis, 1847 ; gouverneur général de
l'Algérie en 1848, puis Chef du pouvoir exécutif. Son nom a
été donné à un village de la province d'Alger, dans le
Dahra de Ténès.
Le général LAMORICIÈRE, officier
d'un rare mérite et d'une valeur chevaleresque; son nom
figure avec éclat dans tous les bulletins de l'armée
d'Afrique (1830-1848). Les succès qu'il obtint dans la
province d'Oran, dont il fut le commandant en chef de 1840 à
1848, fixèrent sur lui l'attention publique et, après la
Révolution de février, il fut nommé ministre de la guerre
(28 juin). Ce fut sur sa demande que l'Assemblée nationale
vota (19 septembre 1848) un crédit de 50 millions pour être
spécialement appliqué " à l'établissement de colonies
agricoles dans les provinces de l'Algérie ". Son nom
est maintenant celui d'un bourg de la province situé sur l'Isser,
dans les belles prairies des Ouled-Mimoun.
Le général CHANZY fit ses
premières armes en Algérie, où il gagna rapidement tous ses
grades. Général de brigade en 1868, commanda les
subdivisions de Sidi-bel-Abbès et de Tlemcen; prit part à
l'expédition de l'Oued-Guir sous les ordres du général de
Wimpffen; nommé général de division par le Gouvernement de
la Défense nationale, puis commandant en chef de la deuxième
armée de la Loire, fut signalé par Gambetta comme " le
véritable homme de guerre révélé par les événements
". Gouverneur général de l'Algérie (juin 1873-mars
1879), donna à la colonisation un développement
considérable et provoqua la mise à l'étude de nombreuses
voies ferrées. Son nom a été donné à Sidi-Ali-ben-Youb,
beau village de la vallée de la Mékerra, sur le chemin de
fer de Sidi-bel-Abbès à Ras-el-Ma. |
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