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   avec des écarts maxima de - 13° au mois de janvier, à +40° au mois de juillet (1882).

On trouverait donc dans cette région, que l'on a pu appeler le Tell saharien, des éléments appréciables de prospérité coloniale; mais l'éloignement, la difficulté des communications, l'absence de débouchés, retarderont tout essai d'établissement européen, jusqu'au moment où le chemin de fer y pénétrera. On doit la considérer comme une réserve de l'avenir.

Le djebel Lazereg (montagne bleue) est une chaîne isolée bien distincte, orientée au nord 1/4 est, d'une longueur de 45 kil. sur 3 à 4 kil. de largeur. Sa crête, dont l'altitude est de 1400m environ (Toumiat Zeg, 1480m), présente des sommets arrondis; mais elle n'est franchissable que par d'étroits ravins, aux parois verticales.

Bien qu'on ne puisse considérer le djebel Lazereg comme faisant partie du Djebel-Amour, il constitue en quelque sorte la limite orientale de cette région.

Organisation défensive de la frontière marocaine et du Sud-Oranais.

Nous avons, dit plus haut comment était tracée la frontière entre l'Algérie et le Maroc.

Les positions d'où l'on peut la surveiller le plus efficacement sont, à partir de Sebdou : el-Aricha, au nord du chott; Aïn ben Khelil, au sud du chott; Aïn Sfisifa et Aïn Sefra, dans les montagnes des Ksour; Djenien bou Rezg, sur la route de Figuig.

Les tribus de ce territoire suivent la fortune et obéissent aux influences des marabouts qui sont maîtres des ksour du sud. C'est donc en dominant les montagnes au milieu desquelles ces ksour sont situés, que

    

 

   

l'on peut le plus efficacement assurer la sécurité du Tell.

A la suite de l'insurrection de 1881, on a d'abord créé, comme nous l'avons dit, le poste de Mecheria, près d'un ksar ruiné, où se trouvent des sources; on en a fait la tête du chemin de fer qui a été ensuite prolongé jusqu'à Aïn Sefra.

L'ennemi qui venait de la frontière marocaine pouvait suivre plusieurs directions de l'ouest à l'est :

Lorsqu'il se sentait appuyé par les populations des Hauts-Plateaux, il passait soit au nord des chotts, soit au sud, par Aïn ben Khelil. et Mecheria, ou par Magroun, Naâma, et Tismoulin; lorsqu'il voulait se dérober à la surveillance des postes du Sud-Oranais et venir surprendre les populations du Djebel-Amour et du cercle de Laghouat, il passait par Aïn Sfisifa, Aïn Sefra, Tiout, Asla, Chellala, Aïn el-Orak et Géryville;

ou par Moghar - Tatani, en Khaïla, el-Abiod Sidi Cheikh, et Sidi el-Hadj ed-Din;

ou, plus au sud, par et-Outed (sur l'oued Namous), Benoud (sur l'oued Gharbi), et Sidi el-Hadj ed-Din (sur l'oued Seggueur).

Les colonnes françaises envoyées pour couper les routes aux dissidents devaient nécessairement suivre des directions perpendiculaires, c'est-à-dire du nord au sud en descendant les vallées.

Ces conditions sont changées depuis l'établissement des postes permanents dans la région des ksour. En étant maître des montagnes, on domine, en effet, à la fois les Hauts-Plateaux et le Sahara. Les passages sont en petit nombre, faciles à surveiller; il suffit de les garder pour épier tous les mouvements des tribus et

 
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