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   dangereux du nord-ouest par les collines du Sahel et complètement ouvert au nord et à l'est, est cependant devenu d'une tenue très sûre, grâce aux travaux de protection qui ont été entrepris; mais, comme celui de Marseille, qui lui est symétrique sur le rivage nord de la Méditerranée, il serait absolument exposé aux insultes d'une flotte ennemie. Des fortifications du côté de terre défendent la ville contre toute agression arabe, mais seraient sans valeur contre une attaque d'une armée européenne.

A l'ouest d'Alger, entre l'embouchure de l'oued Nador et celle de l'oued Mazafran, la côte est bordée par un mince bourrelet de collines de 200 à 300 mètres d'altitude que l'on appelle le Sahel de Koléa.

Koléa est une agréable petite ville devenue française, à mi-côte sur le versant sud des collines dominant la plaine.

Le Sahel est bien cultivé et bordé de nombreux villages de colons. Sur sa crête, au-dessus de Montebello, se dresse un antique monument, improprement appelé Koub er-Roumia 1, le tombeau de la chrétienne.

Le Sahel d'Alger est plus accidenté que le Sahel de Koléa ; il est très cultivé et percé de nombreux chemins. Près d'un promontoire à l'ouest, est la rade de Sidi Ferruch, où débarqua, le 14 juin 1830, l'armée qui commença la conquête d'Alger, et, à quelques kilomètres à l'est, Staoueli, où fut livrée, le 19 juin, une première grande bataille. Un deuxième combat, le 24 juin, ouvrit définitivement la route d'Alger.

1 C'est un édifice rond, de 30 mètres de hauteur, s'élevant sur un soubassement carré de 63 mètres de côté. Les fouilles pratiquées en 1866 ont fait reconnaître des couloirs et de grandes chambres funéraires que l'on croit avoir servi de sépulture au roi Juba II et à la reine Cléopâtre Séléné. Le monument aurait été achevé en l'an 20 de l'ère chrétienne. Comparez avec le Medracen de la province de Constantine (Piesse, Itinéraire de l'Algérie.)

    

 

   

Dans la baie d'Alger, finissent l'oued el-Harrach et l'oued el-Hamiz. A l'est, jusqu'à l'oued Isser, la côte est basse.

Entre le cap Matifou et le cap Djinet, qui est la première avancée de la Kabylie, tombent dans la mer: l'oued Boudouaou ou oued Khadra, que l'on considère parfois comme la limite de la Métidja, et l'oued Isser, qui est le fossé occidental de la Kabylie.

Le promontoire du cap Bengut, qui abrite le petit port de Dellys, est couvert de jardins et de fort belles cultures. Ce caractère est commun à toute la côte de la Kabylie, qui est malheureusement dépourvue de bons abris et se prolonge régulièrement à l'est jusqu'au cap Sigli, puis au sud-est jusqu'au cap Carbon, sans présenter d'anfractuosités capables d'abriter convenablement même des caboteurs.

Le cap Corbelin, qui est le point le plus saillant au nord, offre seulement un assez bon mouillage. C'est là que les barques venaient autrefois chercher le charbon qu'elles transportaient à Alger.

A l'est du cap Corbelin, on a créé un village à Zeffoun.

Entre le cap Sigli et le cap Carbon, se voit l'île Pisan, rocher de 50 mètres de haut sur 500 mètres environ de long.

Le cap Carbon termine le massif du Gouraya, au pied duquel est creusée la belle rade de Bougie, première ville de la province de Constantine.

La Métidja.

La Métidja est un bassin lacustre, ou mieux un profond golfe ouvert au nord-est et que les sédiments ont comblé. Un superbe amphithéâtre de montagnes en forme la ceinture : le Chenoua (900m) et les Zaccar (1580m), à l'ouest ; le Mouzaïa (1600m), les monts des Beni Sala (1640m) et des Beni Mouça (1200 à 1300m), au sud; les montagnes de la Kabylie, à l'est.

 
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