|
On trouve cependant encore des ressources
en pins d'Alep, chênes-lièges, oliviers sauvages, pistachiers,
etc., que l'on protége par des règlements sévères contre les
dégâts de la pâture, mais qu'on ne peut toujours mettre à l'abri
des désastres causés par des incendies, la plupart dus à la
malveillance arabe.
Une route conduit à l'est vers Boghar en
passant par les ruines de Taza (30 kil.), ancien oppidum romain; Abd
el-Kader y avait établi une de ses places de sûreté qu'il fit
détruire lui-même, en 1841, à l'approche du général
Baraguey-d'Hilliers.
Les eaux de l'Ouarsenis s'écoulent, pour la plupart, au nord, dans
de longues coupures perpendiculaires qui les conduisent dans la
vallée inférieure du Chélif.
Le Chélif, après avoir
contourné à l'est le massif de l'Ouarsenis, coule jusqu'à la mer
dans la direction de l'ouest, dans une belle vallée cultivée et
assez bien arrosée, grâce aux neiges de l'hiver qui couvrent les
montagnes de l'Ouarsenis et dont les eaux sont retenues par des
barrages à leur sortie des gorges. Un assez grand nombre de
villages de colonisation, la plupart florissants, ont été créés
dans cette vallée et jalonnent la route et le chemin de fer d'Alger
à Oran.
Ce sont : Aïn Sultan; Affreville (1000
hab.) au pied de Miliana, point de départ de la route de Teniet ;
Lavarande, Duperré, dans un fond autrefois malsain que la
persévérance des colons a admirablement transformé; Oued-Rouina ;
SaintCyprien des Attaf ; les Attaf ; Oued-Fodda ; le Barrage;
Ponteba;
Orléansville, fondé en 1843 sur
l'emplacement d'el-Esnam (les idoles) (Castellum Tingitei),
pour servir de base de ravitaillement aux colonnes opérant dans
l'Ouarsenis, à moitié chemin d'Alger et d'Oran, 2,200 habitants.
Le climat est très chaud parce que les vents de la mer sont
arrêtés par les montagnes. Les plantations et les cultures l'ont
adouci depuis quelques années, et la moyenne estivale est descendue
de quelques degrés 1.
1 Minimum :
3°, janvier; - Maximum : 49°, août; - Moyenne de juillet et août
: 33°; - Moyenne annuelle : 20°,6. - C'est le point le plus chaud
du Tell.
|
|
|
|
Viennent ensuite : Malakoff (Oued Sly), Merdja, Inkermann (oued
Riou),, Saint-Aimé.
La vallée s'élargit alors dans une vaste plaine appelée Plaine
du Chélif.
Le Chélif tombe dans la mer au sud du cap Ivi.
La vallée du Nahr el-Ouassel, qui limite les montagnes au
sud, devait être également très fertile à l'époque romaine, si
l'on en juge par les nombreuses ruines dont elle est couverte.
Actuellement elle est desséchée; les eaux n'y sont plus courantes
et ne se trouvent ordinairement que dans des trous de distance en
distance. Elle est bordée au sud par les escarpements des Plateaux
du Sersou.
Les principaux affluents de gauche du Chélif descendent du massif
de l'Ouarsenis.
L'oued Deurdeur reçoit ses premières eaux du djebel
Achaoun (1804m) et du massif de Teniet el-Haad, dont le sommet
principal est le Ras el-Prarit (1787m).
L'oued Massin est remonté par la route de Teniet.
L'oued Rouina descend également du Ras el-Prarit.
L'oued Fodda, qui s'appelle plus haut l'oued Larba, passe au
pied de l'Ouarsenis, mais il reçoit ses premières eaux de la
crête qui borde le Nahr el-Ouassel beaucoup plus au sud.
L'oued Sly descend du groupe de l'Ouarsenis sous le nom
d'oued Ardjem.
L'oued Riou, l'oued Djidjouia, et la Mina,
dont il a déjà été parlé, coulent dans la province d'Oran. Pris
dans son ensemble, le massif de l'Ouarsenis est une sorte de vaste
place d'armes. Abd el-Kader en avait fait sa forteresse principale,
avec des places à Boghar, à Taza, à Tagdemt, à Miliana.
Actuellement, Teniet en est le réduit central; Tiaret à l'ouest,
Boghar à l'est, Ammi Moussa et Orléansville au nord en sont les
poternes. Les principales tribus sont les Flissa, entre Relizane et
Tiaret, très remuants; les Beni Ouragh dans le cercle d'Ammi
Moussa; les Beni Zougzoug et les Djendel à l'est. |
|