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Ces populations sont de race berbère. Une partie s'est insurgée en 1864, mais les Beni Zougzoug et les Djendel restèrent dans l'obéissance et leurs goums nous servirent fidèlement. Les villages de colonisation de cette région ont eu alors beaucoup à souffrir et plusieurs ont été pillés.

Les Plateaux du Sersou, compris entre le Nahr el-Ouassel et l'oued Belbela, ont une largeur d'environ 20 kilomètres. Dans la partie orientale, la vallée du Nahr el-Ouassel est fertile, mais les coteaux et le plateau sont arides et sans végétation. Ces plateaux sont soutenus au nord par des escarpes de 50 à 100 mètres. Le point le plus bas est à 685 mètres et le plus élevé à 1000 mètres environ.

La partie occidentale au delà d'Aïn Timetlaket est cultivée en céréales ; de nombreuses ruines romaines et des monuments mégalithiques attestent son ancienne fécondité. A l'est et au centre, il n'y a qu'une herbe maigre et de l'alfa, et aucune habitation.

Au sud du Sersou, s'étend la plaine de Sousselem et de l'Ourenk. L'oued Sousselem, qui coule de l'ouest à l'est, se perd dans les terres. Au delà, les massifs de Goudjila et de Chellala sont les dernières rides de la bordure tellienne des Hauts-Plateaux, ainsi jalonnée depuis Frenda : djebel Harbouz, djebel ben Loual, massif de Goudjila, dont le point culminant est au Ras Fortass (1530m); elle présente vers le nord des escarpes inaccessibles.

Le massif de Goudjila est formé de trois rides parallèles, dont le relief est de 400 à 500 mètres ; celle du centre est la plus élevée; elles versent la majeure partie de leurs eaux dans l'oued Ourenk.

Le massif de Chellala, dont la direction d'ensemble est parallèle au précédent (point culminant 1330m), est formé de plateaux ou gada. Chellala est occupé par un poste qui, de même que celui d'Oussekr, doit surveiller les tribus des Harar.
Cette ride est coupée par le Chélif entre le djebel Daoura (rive gauche) et le djebel Noukra (rive droite).

    

 

   

Le Dahra.
 

Entre le Chélif inférieur et la mer se trouve une zone très montagneuse qui s'étend depuis Miliana, à l'est, jusqu'à l'embouchure du Chélif, à l'ouest; on l'appelle le Dahra.

Les Européens ont l'habitude de donner ce nom de Dahra, exclusivement à la portion occidentale, à l'ouest de l'oued Kramis, mais la signification exacte du mot arabe étant « le nord 1», il n'y aurait aucune raison d'en restreindre ainsi l'application.

Dans son ensemble, le Dahra forme une longue chaîne dont les altitudes les plus grandes se trouvent à l'est, où des sommets comme les deux Zaccar (1580m, 1527m), le Bou Mad (1417m), se pyramident au-dessus de la plaine de la Métidja, présentant ainsi, du côté de l'est et au sud, des escarpes considérables, tandis que l'arête, s'abaissant graduellement vers l'ouest, n'offre plus au-dessus du Chélif, à son extrémité occidentale, que des berges de 500 à 600 mètres.

« Vues des plaines du Chélif, les montagnes du Dahra se dressent comme une énorme digue d'aspect uniforme clans Laquelle on ne distingue ni sommet, ni brèches » ; en réalité, il y a plusieurs crêtes parallèles les unes derrière les autres, dans la direction ordinaire du nord de l'Afrique. Par suite des dislocations subies par les terrains, leurs arêtes présentent leurs escarpes tantôt au sud, tantôt au nord. Mais, comme dans l'Ouarsenis, on trouve un système de fractures très fréquentes face à l'est, bordant les vallées des cours d'eau côtiers ou affluents du Chélif.

Vu du nord, l'aspect du Dahra est plus varié. L'horizon n'est pas fermé, comme du côté du Chélif, par une digue massive;

1 Les étymologistes, tout en donnant au mot dahra ou dhahra la signification de nord, en trouvent la racine dans dhohor (dos).-Général Parmentier, Vocabulaire; Capitaine Bourdon, Le Dahra.

 
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