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il se compose de plusieurs plans successifs de hauteurs. Ce sont
d'abord de hautes falaises, puis des plaines étagées, puis de
hautes collines arrondies au sommet, déchiquetées sur leurs flancs
par les érosions. Presque partout, et particulièrement dans le
Dahra proprement dit, c'est-à-dire à l'ouest, se trouvent des
terres cultivables, une végétation vigoureuse, des maisons arabes,
et des villages de colonisation de récente création offrant des
espérances de prospérité.
La côte du Dahra est peu accidentée ;
elle offre peu d'abris.. Les petits ports de Tenès et de Cherchel
ont seuls quelque importance. Ce sont les points de départ des
routes qui relient la côte à la vallée du Chélif.
Tenès (2,500 hab. environ) a
été fondé en 1842 sur l'emplacement de l'ancienne Cartenna,
pour servir de port à Orléansville, dont la création était
simultanée, et pour assurer la domination du Dahra. On y a créé
un port de refuge.
Cherchel (3,000 habitants
environ), créé en 1840, sur l'emplacement de la grande cité
romaine de Césarea, dont on trouve des ruines très
intéressantes, n'a pourtant qu'un petit bassin fort restreint. La
fertilité de son terroir était célèbre dans l'antiquité. Les
fermes modernes, enrichies par la culture de la vigne, sont en
pleine prospérité.
Des routes de Cherchel à Duperré, de
Cherchel à Miliana, de Tenès à Orléansville ont été
construites dans le but de faciliter la marche des troupes. Une
autre route militaire (route Lapasset) conduit de même du
cap Ivi par Oullis, Cassaigne, Renault, à Inkermann. Elle suit les
crêtes et traverse le territoire des Oulad Riah, dans lequel se
trouvent les grottes où, en 1845, périrent enfumés des centaines
de malheureux qui s'y étaient réfugiés et refusaient de se
rendre.
La crête culminante du Dahra se trouve
plus près du Chélif que de la côte; aussi les vallées du versant
sud sont-elles, en général plus courtes, plus déchirées et plus
rapides. La plus notable est celle de l'oued Ouaran, que
remonte la route d'Orléansville à Tenès.
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Les principaux cours d'eau côtiers du versant nord, sont l'oued Kadous
ou Kramis, qui limite à l'est le Dahra proprement dit;l'oued Hallala,
qui finit à Tenès ;
l'oued Damous, sources au djebel Sidi Aïssa (614m);
l'oued Sebt, sources au djebel Lari (1055m) ;
l'oued el-Hachem, sources au Bou Mad (1417m), passe à
Zurich, finit à l'est de Cherchel ;
l'oued Nador, qui limite à l'est le massif du Chenoua
(900m) et finit près de Tipaza.
Le Dahra est habité par des populations kabyles, dont la
soumission, toujours précaire, a coûté de sérieux efforts. Nous
avons déjà cité les Oulad Riah, à l'ouest. A l'est, dans les
montagnes difficiles du Bou Mad; sont les Beni Menacer; leur
insurrection, en 1871, eut une certaine gravité et compromit les
villages des colons voisins, dont plusieurs furent attaqués et
pillés, entre autres Vesoul-Benian, centre florissant créé par
des Francs-Comtois, à l'est et au pied de Miliana.
Miliana est une sous-préfecture de 3,000 habitants,
adossée au Zaccar (1580m), à 740 mètres d'altitude; elle
commande à la fois le chemin de fer et la route d'Alger à Oran,
l'entrée de la vallée du Chélif, et celle de la Métidja. C'est
le point d'appui des troupes qui ont à opérer au nord, dans le
Dahra oriental, ou au sud, dans l'Ouarsenis. Elle fut occupée en
juin 1840.
3° LE TITERI.
Entre le Chélif qui limite à l'est les montagnes de l'Ouarsenis,
et l'Isser inférieur qui contourne la Kabylie à l'ouest, la zone
montagneuse du Tell d'Alger est formée de deux plis considérables
séparés par une longue vallée qui s'élargit parfois en une
plaine mamelonnée.
Dans cette vallée, est creusé, à l'ouest, le lit d'un petit
affluent du Chélif, l'oued el-Haad, et à l'est celui de l'oued
Melah, |
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