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   qui est une des branches principales de l'Isser. Cette vallée est orientée dans le sens ordinaire des plissements du nord de l'Afrique. Au point de partage des eaux est le village de Berrouaghia, dont nous avons déjà fait ressortir l'importance. Cette position commande également l'entrée de la longue plaine des Beni Sliman, qui se prolonge à l'est par la plaine des Arib et par la vallée de l'oued Sahel.

Nous donnerons à l'ensemble des montagnes au nord et au sud de la vallée de Berrouaghia, le nom de monts du Titeri, du nom de l'ancien beylick, dont Médéa était le chef-lieu. Ce nom que l'historien arabe Ibn-Khaldoun donne au kef Lakhdar, situé à moitié distance de Boghar et d'Aumale, n'est plus guère usité; mais il nous a paru d'autant préférable au point de vue synthétique, qu'entre les termes locaux le choix est singulièrement embarrassant.

L'escarpe nord de ce massif est formée par le Gontas, le Mouzaïa, les monts des Beni Sala et des Beni Mouça, le djebel Zima, belles chaînes boisées qui, comme nous l'avons dit, surplombent la Métidja.
Les crêtes du pli méridional des monts du Titeri ne sont pas moins notables; ce sont, de l'ouest à l'est : le djebel Tangréguet (1415m), le kef Lakhdar (1464m), et le massif du Dira au sud d'Aumale (1810m).

La colonisation européenne a fort peu pénétré dans ce pays. Il n'est encore traversé que par un petit nombre de routes : à l'ouest, celle de Blida à Boghar, à l'est, celle d'Alger à Aumale.

Nous avons déjà parlé de la première de ces routes. Celle d'Aumale est jalonnée par Arba, dernier village de la Métidja; Sakamodi, au point culminant de la route (1000m) (c'est le symétrique de Ben Chikao, sur la route de Boghar) ; Tablat, ancien poste romain, village de colonisation (450m).

On traverse ensuite la plaine des Arib, très bonnes terres, mais peu cultivées; la route passe par les Frênes, Bir Rabalou, les Trembles, petits villages de colonisation, pour pénétrer dans la cuvette dont Aumale occupe le centre.

    

 

   

Aumale a été construit en 1846, sur l'emplacement de l'antique Auzia des Romains et près d'un ancien fort turc qui commandait cette position importante, à la limite du pays kabyle et du pays arabe, sur la route la plus directe que suivent les Oulad Nayl et les nomades du Hodna pour échanger leurs produits avec ceux du Tell d'Alger. De tout temps, il s'y est tenu un grand marché hebdomadaire. Autrefois chef-lieu d'une subdivision militaire qui comprenait le cercle de Bou Saâda et une grande partie du sud de la division d'Alger, sa population agglomérée est de 1500 habitants environ. La ville est au pied du djebel Dira (1810m), montagne boisée, couverte de massifs de chênes et riche en sources qui entretiennent d'excellents pâturages. 

D'Aumale, des routes divergent sur les Beni Mansour, sur Msila, sur Bou Saâda, et à l'est sur Berrouaghia.

De Berrouaghia, qui est une position symétrique d'Aumale, partent également des chemins dans toutes les directions, notamment sur Tablat, par la vallée de l'oued Melah, et au sud vers le Zahrez Chergui. Ce dernier chemin est un chemin arabe que jalonnent Bordj Aïn Boucif, et Bordj el-Hammam, dans la chaîne des Seba Rous; il se prolonge sur Djelfa.

La route de Berrouaghia à Aumale était une section de la grande voie militaire romaine, de rocade, qui conduisait d'Aumale (Auzia) à Hadjar er-Roum (Rubrae) près de Tlemcen, par Sour Djouab (Rapidi), où l'on voit des ruines importantes, Berrouaghia (Tirinadi), Duperré (Oppidum novum), Orléansville (Castellum Tingitei), Sidi Ali ben Youb (Albulae) 1.

4° KABYLIE.

La Kabylie, c'est-à-dire le pays des Kabyles, comprend tout l'ensemble de la région montagneuse depuis Alger jusqu'à Philippeville: mais on a coutume

1 Piesse, Itinéraire de l'Algérie.

 
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