Mais il s'est produit, dans d'autres
directions, des plissements et des fractures qu'un examen
attentif permettrait de reconnaître, et il en résulte une
orographie parfois très confuse dans ses détails, mais très
simple dans son ensemble, par suite de la prédominance de la
direction est - 1/4-nord, à laquelle nous donnerons le nom de direction
des plissements nord-africains.
Si l'on pouvait observer, à vol
d'oiseau, l'ensemble de la région algérienne, les détails
s'effaçant, les grandes lignes restant saillantes, sa structure en
paraîtrait donc extrêmement facile à comprendre. Ces
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accidents orographiques, dont nous exagérons l'importance parce que nous
n'avons pour mesure de comparaison que les dimensions exiguës des
objets qui nous entourent et celle de notre propre taille, seraient
à peine sensibles dans le vaste panorama que l'œil saisirait;
l'esprit ne songerait pas plus à se préoccuper des causes
auxquelles leur formation est due, qu'il ne pense à donner de
l'importance aux ondulations d'une prairie ou aux sillons d'une
terre labourée.
Ce que, dans l'emphase ordinaire de notre langage, nous appelons de
gigantesques fractures, d'énormes soulèvements; ce que nous
sommes tentés d'expliquer par d'effroyables cataclysmes, se
réduit singulièrement même pour l'œil humain placé simplement
au sommet d'une haute montagne.
Les grands plissements n'apparaissent plus que comme des rides
insignifiantes.
Dans la portion du territoire algérien comprise entre le méridien
d'Alger et le Maroc, on observerait d'abord une zone plissée large
de 30 à 35 lieues; les rides sont séparées par de grandes
plaines; aucune de ces rides n'a comme épaisseur, ni comme
altitude une importance assez grande pour constituer une barrière
alpestre.
Seule, la pyramide de l'Ouarsenis, que les Arabes , appellent l'œil
du monde, domine un massif un peu plus compacte, mais découpé
néanmoins par une infinité de vallées et de ravines qui le
pénètrent dans tous les sens.
Cette zone mouvementée se termine brusquement sur un plateau
élevé, absolument uni comme la surface de l'océan.
Des lacs allongés, ou, suivant la saison, des nappes brillantes
d'efflorescences salines |