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en signalent les parties les plus basses, comme ces flaques d'eau
qui, après une nuit d'orage, subsistent quelque temps dans les
creux d'une terrasse.
Quelques sommets isolés pointent de loin
en loin la surface uniforme du plateau ; puis, vers le sud, depuis
le Maroc jusqu'au Djebel-Amour, une longue arête marque la limite
nord du Sahara. C'est la Chaîne saharienne, dont les crêtes
dépassent 2,000 mètres, Leurs escarpes se dressent comme un
rempart d'un millier de mètres de relief vers le nord, de 1500
mètres environ vers le sud ; c'est aussi la limite que la nature
semble imposer aux conquérants européens du nord de l'Afrique.
La portion orientale de l'Algérie offre
des différences assez marquées avec la portion occidentale.
Le Tell est plus montagneux, les Plateaux
sont moins uniformes, la Chaîne saharienne moins nettement tracée,
et le Sahara plus habité et mieux cultivé.
Au lieu des rides étroites qui, dans la
région oranaise, semblent être les marches du gigantesque
escalier qui, de la côte, conduit aux Plateaux, on voit ici, sur
le littoral même, depuis la Métidja d'Alger jusqu'aux plaines de
la Seybouse, un pays très tourmenté dont les cimes atteignent
souvent près de 2,000 mètres, creusé par des ravins si profonds
et si sauvages qu'on ne peut s'y frayer un passage qu'avec une
extrême difficulté.
Ce sont les montagnes des Kabyles, refuge
des plus anciennes populations de l'Algérie, qui ont pu y conserver
leurs mœurs, leur langue, et une certaine autonomie.
Les Plateaux qui succèdent à la région
tellienne, ne se présentent pas avec la même régularité que dans
l'ouest.
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Ils se creusent d'abord en un vaste bassin, le Hodna, puis
se relèvent en dominant de petites plaines séparées, dont
chacune a son étang, son petit chott ou, suivant l'expression
locale, sa guerah. Les terres arables sont plus nombreuses
et les eaux moins rares.
La Chaîne saharienne ne forme pas rempart comme dans le
Sud-Oranais; elle s'élargit dans l'Aurès en longues arêtes que
séparent de belles vallées, cultivées par une population
sédentaire et relativement dense.
C'est là que se trouve, au djebel Chelia (2,328m), le point
culminant de l'Algérie entière.
Les eaux qui en descendent se perdent bientôt dans les sables;
mais elles arrosent d'abord un grand nombre de petites oasis qui
dessinent un collier de verdure à la limite du Sahara.
Autrefois, ces rivières venaient se perdre dans un grand lac
intérieur, dont le chott Melghir marque la partie la plus profonde
(30m au-dessous du niveau de la Méditerranée).
Ce lac recevait aussi du sud deux grands tributaires : l'oued
Igharghar et son affluent l'oued Miâ.
Ces fleuves sont aujourd'hui desséchés comme la mer qu'ils
alimentaient, mais leurs eaux coulent souterrainement, et
fertilisent encore les superbes plantations de l'Oued-Righ et les
grandes oasis d'Ouargla, la capitale saharienne; enfin, elles
jalonnent les routes du Touat.
Tell, Plateaux, Sahara : telles sont les trois zones si
caractéristiques dont nous venons de donner une prémière
idée.
Le Tell, c'est la région labourable, colonisable par
l'Européen, qui trouve dans ses vallées, aux différentes
altitudes, non seulement une terre exceptionnellement |
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