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fertile, mais des conditions climatériques analogues à celles de son pays d'origine.

Les Plateaux sont le domaine de l'Arabe pasteur, Arides, balayés par les ouragans de sable, ils ne se prêtent à aucune culture, mais ils offrent d'excellents pâturages lorsque les pluies d'automne et de printemps n'ont pas fait défaut.

Dans les montagnes de la Chaîne saharienne, on re­trouverait des conditions de vie favorables à la colonisation européenne; mais de longtemps, sans doute, on n'y établira que des postes militaires, lointaines avancées chargées de surveiller le Sahara et de protéger le Tell.

Le Sahara est une vaste mer intérieure, desséchée, aujourd'hui sans aucune vallée de communication avec l'Océan ; mais ce n'est pas le désert.
Pendant l'hiver, ses pâturages sont couverts de troupeaux; des oasis d'une fraîcheur délicieuse ont pu être créées par l'industrie humaine, lorsque les nappes d'eau souterraines n'étaient pas trop profondes; des villes se sont bâties près des jardins de palmiers et servent d'étapes aux migrations des nomades.

Mais, à quelques journées de marche au sud de la chaîne saharienne, s'étendent de grands espaces stériles, couverts de cailloux brisés; c'est le Hamada; puis, au-delà encore, des plaines de sable inhabitables et désertes, que les caravanes ne traversent jamais sans crainte; ce sont les Areg.
Ils séparent les nomades qui entretiennent des relations avec les habitants du Tell, de ceux qui semblent appartenir plus particulièrement au centre d'activité du Soudan.
Leur largeur est d'environ 50 lieues dans le Sud-Oranais ; elle dépasse 100 lieues dans le sud de Constantine. Cette zone se rétrécit,

    

 

   

 

au contraire, et se restreint même à 1500 mètres sous le méridien d'Alger.

Ce pays désolé appartient à la bande de déserts qui s'étend de l'océan Atlantique aux mers de la Chine par la Nubie, l'Arabie, la Perse, le désert de Gobi, et la Mongolie.
Il n'y pleut presque jamais ; les grands courants atmosphériques qui portent sur l'Europe et sur le nord de l'Afrique les vapeurs du golfe du Mexique n'atteignent pas cette région qui, d'autre part, est en dehors de la zone des pluies tropicales.

Les seules eaux qu'elle reçoit lui sont donc fournies par les condensations des vapeurs sur les hautes montagnes du littoral et sur celles que l'on suppose exister à la limite nord du bassin du Niger; mais les vents et l'ardeur du soleil ne permettraient pas à ces eaux de couler à la superficie du sol; elles se sont creusés des lits souterrains, où elles s'étendent parfois en nappes considérables, et c'est là que l'industrie de l'homme doit aller les chercher pour entretenir quelques cultures et pour abreuver les caravanes, qui traversent ces grandes solitudes.

Il n'a pas dû en être toujours ainsi. Le travail lent des âges géologiques ou quelque grande commotion, ont amené certainement des modifications notables dans le régime climatérique de l'Afrique.

On trouve, en effet, dans le Sahara, des vallons et des collines, des lits de fleuves et des bassins de lacs, le tout sans eau.
Ces fleuves à sec ont conservé le nom d'oued.
On n'y voit plus l'eau couler, mais on reconnaît facilement, soit les traces d'un lit avec des berges accentuées, soit une succession de bas-fonds qui, s'égrenant en chapelet, indiquent l'ancien cours des eaux, et dans lesquels apparaît, de distance en distance, le

 
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