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Petite Kabylie

Sous le nom de petite Kabylie, on comprend l'ensemble du pays montagneux habité par les Kabyles, entre Bougie, Sétif, et Philippeville.

Une chaîne, formée d'éléments généralement parallèles à 1a direction ordinaire du nord de l'Afrique, court à une distance moyenne de 40 kilomètres de la côte et sépare le Tell de la région des Plateaux où se trouvent Bordj bou Areridj, Sétif, Constantine.

Un deuxième pli de montagnes, plus près de la mer, prolonge l'alignement de la crête du Djurdjura et forme une puissante arête dont les sommets atteignent près de 2,000 mètres; c'est elle qui constitue la dorsale principale de la petite Kabylie.

Nous donnons à la première ride le nom de chaîne des Biban (ou Portes de fer), à cause des remarquables défilés par lesquels passe la route de Constantine à Alger, et nous étendons ce nom à la ligne de hauteurs comprises entre le djebel Dira, près d'Aumale jusqu'au djebel Meghris, au nord de Sétif.

Nous appelons du nom de la tribu des Oulad Kebbad qui les habitent, les montagnes qui leur font suite jusqu'aux monts de Constantine.

Nous appelons la deuxième ride, c'est-à-dire la dorsale, chaîne des Babor, du nom des montagnes qui en sont les cimes principales, et nous étendons ce nom à la ligne de hauteurs comprise depuis la cluse d'Akbou, sur l'oued Sahel, jusqu'à la cluse du djebel Zouagha, par laquelle passe l'oued el-Kebir.

    

 

   

Chaîne des Biban. - La chaîne des Biban, qui sépare le bassin de l'oued Sahel des bassins lacustres supérieurs, a été brisée en plusieurs points et profondément creusée par les eaux qui se sont écoulées de l'étage supérieur vers l'étage inférieur, ou plaine du Sahel. Elle est jalonnée par des sommets aux formes bizarres, très érodés par les eaux. Ses masses les plus remarquables sont les Toumiet (mamelles), deux montagnes coniques rapprochées et très caractéristiques que l'on aperçoit des Beni Mansour dans la direction d'Aumale, le djebel Haraza (1270m) à l'ouest des Biban, le djebel Gada (1200m) à l'est, le djebel Zamoura (1380m), le djebel Guergour et le djebel Anini entre lesquels coule l'oued Bou Selam, et le djebel Meghris (1722m) au nord de Sétif.

Cette crête est constituée par des roches d'un calcaire compacte si noir, que les abords des excavations, creusées pour le chemin de fer, ressemblent à des houillères du nord de la France. L'arête principale est précédée de crêtes rebroussées discontinues, de moindre hauteur, et dont la dernière domine à peu de distance le lit de l'oued Sahel.

La chaîne des Biban forme la digue nord d'une suite d'anciens petits bassins lacustres, situés à la limite méridionale du Tell. Les eaux qu'ils reçoivent se réunissent en trois branches principales qui franchissent la chaîne par trois cluses remarquables; ce sont l'oued el-Hammam, l'oued des Biban, et l'oued Mahadjar affluent de l'oued Bou Selam.

Chaîne des Babor. - Elle prolonge, comme nous l'avons dit, l'alignement de la crête principale du Djurdjura. Elle est jalonnée par le djebel Gueldaman qui forme la cluse d'Akbou, par le djebel Trouna, le Dra el-Arba, le djebel Takintoucht (1674m), le djebel Takoucht (1904m) et le djebel Adrar (1994m) entre lesquels est creusé le Chabet el-Akra, le Tababor (1965m) et le grand Babor (1970m) qui lui fait face au sud. La route muletière de Sétif à Djidjelli franchit cette chaîne au col de Tibaïren, au pied du pic Temesguida (1633m); la route de Constantine à Djidjelli passe au col de

 
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