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   Fedj el-Beinen entre le djebel Arhes (1355m) et le djebel Zouagha (1292m).

Ces montagnes sont précédées par des avant-chaînes qui accidentent le pays jusqu'à la côte. Leurs richesses forestières sont encore très considérables. Les Turcs s'y approvisionnaient de bois pour leur marine, et l'on y trouverait toujours des ressources importantes pour la construction des navires, la fabrication du goudron, etc. Plusieurs mines y sont en exploitation, notamment une mine de fer au cap Cavallo, et des mines de plomb argentifère également dans les environs de Djidjelli. La création de routes amènera sans doute une grande prospérité dans cette contrée, si riche en minerais de fer, de cuivre, de lignite, en chênes-liéges, chênes-zan, en cires, en huiles, en grains. Jusqu'à présent, on ne peut suivre de Sétif et de Constantine à Djidjelli que les chemins muletiers mentionnés plus haut et que jalonnent seulement quelques caravansérails avec des maisons de commandement.

Bassin de l'oued Sahel.- Le bassin de l'oued Sahel comprend un vaste pays. La vallée de l'oued Sahel elle-même n'est que le profond fossé qui forme la ceinture extérieure des montagnes de la grande Kabylie depuis Aumale jusqu'à Bougie. Elle reçoit ses premières eaux du cirque de montagnes qui dominent Aumale. Elle s'élargit ensuite en une vaste plaine que l'on appelle Plaine des Arib, puis Plaine de Hamza autour de Bordj Bouira (ancienne ville arabe de Hamza), et qui se continue par la Plaine du Sahel. Cette vallée est très fertile, mais chaude et fiévreuse comme toutes les terres basses et arrosées. Aux environs d'Aumale, on a créé plusieurs centres de colonisation, entre autres les Trembles sur la route d'Alger; il y a quelques fermes près du caravansérail de Bordj Bouira, bifurcation des routes d'Alger et d'Aumale, et près du bordj des Beni Mansour; mais, jusqu'à présent, la population agricole européenne n'a pas encore pris pied dans cette région.

Sur les deux berges de la vallée, des villages kabyles couronnent les hauteurs; les terres qui les entourent sont formées d'apports limoneux d'une fertilité remarquable. En face des Beni Mansour s'étend un bois d'oliviers de toute beauté.

    

 

   

Dans la partie d'aval, les villages français sont plus nombreux et quelques-uns sont en pleine prospérité; les plus notables sont :

Tazmalt, près du bordj du même nom.

Akbou ou Metz (650 habitants), admirablement situé sur un mamelon qui domine la vallée, près du bordj du bach-aga des Chellata, au-dessus de la cluse, qui sépare le bassin moyen de l'oued Sahel de son bassin inférieur; centre de colonisation d'Alsaciens-Lorrains, ce village est destiné à devenir une ville importante. C'est là que vient tomber le principal affluent de droite, l'oued bou Selam.

La vallée d'aval (oued Soummam) est encore resserrée par les défilés de Khorza et de Fellaye; puis, elle s'élargit de nouveau jusqu'à Bougie. Les Romains y ont laissé des traces nombreuses de leur occupation. Les terres en sont, en effet, très fertiles. Depuis l'insurrection de 1871, les villages de colons s'y sont multipliés; ils ont été formés avec les terres séquestrées sur les tribus insurgées; les résultats déjà obtenus promettent un bel avenir à ce canton déjà admirablement favorisé par la proximité du port de Bougie et par le voisinage de populations très denses qui, hors des époques d'insurrection, fournissent une main-d'œuvre précieuse.

L'oued Sahel, étant creusé au pied même des hautes chaînes du Djurdjura, ne reçoit, sur sa rive gauche, que des torrents.

Les tributaires de la rive droite ont, au contraire, une certaine importance. Nous indiquons les principaux :
L'oued el-Hammam est formé de la réunion de l'oued Guemara, de l'oued Okris, et de l'oued Tizza. Leurs sources sont dans des montagnes de 1200 mètres environ d'altitude, qui portent des cultures jusqu'à leur sommet. L'oued el-Hammam franchit la chaîne près d'Hammam Ksenna, eaux thermales.

L'oued des Biban (oued Meklou, oued Maghrir) est particulièrement intéressant; sa vallée est suivie par la route et par la voie ferrée d'Alger à Constantine:

 
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