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   beaux édifices de la période brillante de la domination arabe, pendant laquelle elle fut, comme Tlemcen et Bougie, un centre littéraire et religieux.
Du temps des Turcs, elle était le chef-lieu d'un beylikat, dépendant du pacha d'Alger.

Constantine ne céda à nos armes qu'après deux attaques. Les sièges de Constantine, en novembre 1836 et octobre 1837, sont à citer parmi les épisodes les plus glorieux de notre guerre algérienne. La brèche fut ouverte sur le front nord par les batteries tirant des hauteurs du Coudiat Aty. A l'assaut du rempart, succéda une lutte meurtrière de maison à maison. Le développement de la ville moderne a rendu méconnaissable le terrain du front d'attaque; les habitations débordent maintenant en dehors des anciens murs.

Plaine des Sbakh.

On donne ce nom aux plateaux de la province de Constantine qui se divisent en plusieurs petits bassins ou sbakh (pluriel de sebkha), séparés par des chaînes de collines dont les cimes émergent seules au-dessus des alluvions lacustres. Ce sont les bassins du chott el-Beida, du chott Mrouri, et celui plus considérable de la guerah el-Tarf, duquel font partie la guerah el-Guellif, la guerah ank Djemel, et la sebkha Djendeli.

La ceinture occidentale du bassin du chott el-Beida est formée par les montagnes des Righa, groupe de crêtes boisées, très ravinées par les eaux qui s'écoulent : vers le nord, dans le bassin de Sétif, par l'oued Melah; vers l'ouest et vers le sud, par l'oued Ksob, l'oued Magra, l'oued el-Hammam, et par d'autres affluents moins marquants du chou el-Hodna ; vers l'est enfin, les eaux se perdent dans de petits bassins marécageux.

L'arête maîtresse des Righa est le djebel bou Thaleb, qui en forme la muraille méridionale. Une série de hauteurs confuses, tourmentées, en constituent les avant-chaînes vers le nord et enveloppent la combe de laquelle sort l'oued Melah. Ce sont : les Righa Dahra (du nord) sur sa rive gauche, les Righa Guebala (du sud) sur sa rive droite.

    

 

   

Au cœur de ces montagnes, le bordj Messaoud commande la croisée des chemins de Sétif, Bordj bon Areridj, Msila, Barika, et Batna.

Au sud, le bassin du chott el-Beida est fermé par les monts de Batna, qui portent encore une belle couronne de forêts; mais les arbres, qui couvraient autrefois la partie inférieure de leurs versants jusqu'à la plaine, ont successivement disparu. La belle pyramide du djebel Touggour (2100m) les domine; elle signale de loin la grande porte du Sud par laquelle passe la route de Biskra et dont Batna garde l'entrée.

Batna (en arabe, bivouac) n'est qu'un camp militaire transformé en ville européenne; bien des localités en Algérie n'ont eu d'autre origine; c'est ainsi qu'à l'époque romaine, le castrum de la légion, le camp sédentaire, autour duquel se groupaient des trafiquants, des vétérans avec leurs familles, devenait plus tard le noyau d'une ville.

Le castrum du nord de l'Aurès, point d'appui de la domination des montagnes et de la surveillance du Sud, était à Lambèse, une des villes militaires les plus remarquables de l'Algérie et même du monde romain, camp de la célèbre légion Tertia Augusta.

L'altitude de Batna est de 1,020m. Le climat est sain, mais avec de grands écarts de froid et de chaleur (de - 7° en février à + 41° en juillet; observations de 1881).

A Lambèse est établi un grand pénitencier agricole. De ce point partaient trois grandes voies romaines sur Sitifis (Sétif), Cirta (Constantine), et Theveste (Tebessa).

La route moderne de Sétif à Batna traverse le bassin du chott el-Beida et contourne au nord le massif des monts de Batna; une autre plus pittoresque à travers les montagnes est

 
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