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jalonnée par Aïn Mellout, Aïn Azzem, le Moulin du Caïd, Merrouan.
Tout ce pays est parsemé d'enchirs, c'est-à-dire de ruines
romaines, au milieu desquelles ont été élevées les pauvres
maisons des colons arabes.
Constantine est reliée à Batna par une voie ferrée qui se
détache de la ligne de Sétif à la station d'el-Guerah. Elle
remonte la belle vallée de l'oued bou Merzoug et longe le chott
Mrouri, dont les Arabes exploitent les dépôts salins 1.
Le grand bassin de la guerah el-Tarf est le domaine de la tribu
autrefois très puissante des Haracta, qui comptait 28,000 individus
et pouvait mettre en armes 4,000 cavaliers et 1500 fantassins. Cette
population guerrière, après avoir opposé une vive résistance à
la conquête, transforme peu à peu ses mœurs, se fixe au sol, et
met ses terres en cultures régulières. Le centre de son
commandement était à Aïn Beida.
Autour des bordjs que nous avons construits à Aïn Beida,
s'est formée une petite ville européenne, isolée sur les
plateaux, mais située à la croisée des routes de Constantine, de
Bône par Oued-Zenati, de Tebessa, et de Khenchela, ce qui lui donne
une certaine activité. La bonne qualité des terres qui l'entourent
y attirera probablement la colonisation, mais l'éloignement des
débouchés était un obstacle à son développement. Les pluies,
qui transforment en marécages les fonds argileux des plateaux,
rendaient les communications très précaires. Un chemin de fer
relie actuellement Aïn Beida à Constantine.
La ligne de hauteurs qui limite au nord le bassin de la guerah el-Tarf,
le sépare de celui du chott Mrouri et du bassin supérieur du
Roummel. Les eaux de ce bassin sont conduites
1 A peu de distance de la station d'Aïn
Yacout, se trouve le Medracen, antique monument analogue au
Tombeau de la Chrétienne, ayant la forme d'une tour basse
surmontée de gradins qui se terminent en pyramide. Sa hauteur
totale est d'environ 18 mètres et la circonférence de sa base a
176 mètres. L'intérieur n'a pas encore été exploré, mais on
s'accorde à le considérer comme un tombeau des rois numides.
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par plusieurs belles vallées à la cluse de Constantine, où elles
se réunissent pour percer la digue de ceinture.
Le Roummel vient de l'ouest; il est formé de deux grands
bras, dont l'un, l'oued Atmenia, arrose les villages de Saint-Donat,
de Châteaudun, d'Oued-Atmenia. A Constantine, il reçoit l'oued
bou Merzoug, qui descend du djebel Fortas par des sources
abondantes, et dont les eaux, traversant la belle plaine Bahira
el-Touila, irriguent les cultures des villages de Montebello, des
Oulad-Rahmoun, et du Kroubs, ainsi que les nombreuses fermes
voisines. Il passe près du bordj ben Zekri (ancienne Sigus),
un des postes romains qui surveillaient la route d'Aïn Beida.
Aux Oulad-Rahmoun, l'oued Guerah se réunit (r. g.) à l'oued bou
Merzoug.
Prés du Kroubs arrive (r. d.) l'oued el-Barda, dont la vallée est
suivie par le chemin de fer de Bône.
Bassin de la Medjerda.
La séparation des eaux entre le versant nord et celui du bassin de
la Medjerda est formée par une région montagneuse confuse, que la
route et le chemin de fer de Souk Arras traversent à
Croissy-au-Bois; plus à l'est, les montagnes s'accentuent encore
davantage dans le massif très caractéristique de la Kroumirie. La
Medjerda et son affluent, l'oued Mellègue, emmènent vers l'est
les eaux de la partie orientale des Hauts-Plateaux de Constantine.
Sur le territoire algérien, la vallée de la Medjerda,
très profondément creusée et d'abord fertile, se resserre entre
des montagnes élevées et boisées qui ne laissent aucun espace
pour une route. La construction du chemin de fer entre Souk Arras
et Ghardimaou a nécessité des travaux d'art nombreux : viaducs et
tunnels. Le chemin que l'on a dû tracer pour les entreprendre
traverse vingt-sept fois le lit de la rivière, et devient
impraticable pendant les hautes eaux. |
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