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Tous les villages sont dominés par dés tours de sûreté, guelaâ, dont nous avons parlé. Quelques-uns ne sont accessibles que par des escaliers extrêmement raides et ressemblent à des burgs du moyen âge.

    

 

   

Sur sa rive gauche, l'oued el-Arab est serré de près par les arêtes du djebel Cherchar; sur sa rive droite, au contraire, il reçoit plusieurs affluents de quelque importance :
l'oued Mouahar qui vient d'Aïn Tamagra;
l'oued Mellagou qui coule dans une superbe vallée d'excellentes terres de culture dans le pays des Beni Oudjana. Ce territoire, couvert de ruines romaines qui attestent son ancienne prospérité, est passé depuis peu de temps sous le régime civil et offre les plus belles promesses à la colonisation européenne.

Le chemin de Medina à Khenchela débouche du col de Tizougarine à Aïn Frariou et traverse l'oued Mellagou en passant, par Tamza, résidence d'un marabout vénéré. Il est ensuite tracé entre des montagnes boisées : le djebel Noughis au nord, le djebel Amamra (2081m) au sud, à travers un pays verdoyant, de l'aspect le plus riant, bien arrosé, et qui appelle l'activité européenne. Les forêts de cèdres d'Aïn Timimoum sont des plus belles.

D'importantes ruines montrent que les Romains avaient de grands établissements dans cette région. La base de leur occupation était Khenchela. C'est en effet une des clefs de l'Aurès, d'où l'on commande la vallée de l'oued el-Arab et le chemin de Tebessa.

Un autre affluent important de l'oued el-Arab est l'oued Guechtane qui recueille toutes les eaux du Mzara, traverse le pays tourmenté où sont les marabouts de Sidi Ali, de Sidi Fatalla, sort de la montagne au Darmount, et, après un parcours de 5 à 6 lieues dans le Sahara, vient se réunir à l'oued el-Arab à Zeribet el-Oued.

Entre, l'oued el-Abiod et l'oued Guechtane, les plateaux du Mzara, après s'être d'abord affaissés en pentes douces vers le sud, se creusent brusquement en ravins profonds. De grands bois couvrent les montagnes, qui se relèvent ensuite en une masse épaisse que l'on appelle le djebel Ahmarkaddou. Elles

 
Tabentout.
Tabentout.
 

Tabentout, au nord, auprès de Tiranimin, est particulièrement remarquable.

Les arêtes blanches du djebel Tizougarine au nord, les grandes falaises de calcaire rouge du djebel Ahmarkaddou au sud, bordent sur sa rive gauche la vallée de l'oued Abdi.

Oued el-Arab. - L'oued el-Arab enveloppe à l'est le massif de l'Aurès et le sépare du djebel Cherchar, plus difficile encore que l'Aurès, aux roches convulsionnées, privé d'eau, et ne nourrissant que quelques rares troupeaux de chèvres. La crête du djebel Cherchar se maintient à une altitude moyenne de 1400 à 1500 mètres et domine d'environ 500 mètres le fond de la vallée. Le point culminant est au kef Alien Nas (1878m).

Dans la vallée de l'oued el-Arab se trouvent : la zaouïa de Kheran, affiliée à celle plus importante de Liana ; el-Oudja, « la jolie » ; Khanga Sidi Nadji, à la limite des montagnes (254m), c'est la capitale du djebel Cherchar et la résidence du caïd, dans un site des plus riants, avec un bordj et une belle mosquée, centre d'un important marché.

Plus en aval, est l'oasis de Liana, importante par la zaouïa d'Abd el-Hafid, dont l'influence rayonne sur toute la plaine ; Badès (Ad Badias des Romains, ancien évêché) Zeribet el-Oued, au confluent de l'oued Guechtane.

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