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   donnent naissance à des eaux nombreuses qui se précipitent en torrents impétueux, de sommets élevés de 1800 mètres environ, sur les plaines du Sahara qui; à une dizaine de lieues de distance seulement, sont au niveau de la mer. Les sentiers suivent ces fissures, du fond desquelles on n'aperçoit le ciel que par échappées.

C'est dans ce pays difficile, peuplé de montagnards sauvages, que se trouve, dans les gorges de l'oued bou Atrous, la zaouïa de Timmermassin, d'où est parti le signal de l'insurrection de 1879.

Sur la limite méridionale de l'Aurès, sont de nombreuses petites oasis.

Les tribus du Sahara ont des terres de culture sur les hauteurs, et, réciproquement, les montagnards ont des palmiers dans la plaine et sur les pentes inférieures.

Batna, au nord de l'Aurès, est le centre du commandement et de la surveillance des montagnes.

Batna, Biskra, Khenchela, et Khanga sont, comme nous l'avons dit en commençant, aux quatre sommets du quadrilatère qui circonscrit l'Aurès. Ce sont, en outre, les têtes des routes, et par conséquent les points d'appui des troupes dont la mission est de maintenir la tranquillité dans ces montagnes.

Ces positions étaient déjà occupées à l'époque romaine par des postes fortifiés, à Lambèse, près de Batna, à Biskra, à Badès, à ksar Baghaï, près de Khenchela.

Khenchela est un bordj de construction française, près duquel un village naissant est destiné sans doute à devenir un centre important de colonisation et l'un des marchés principaux de l'Aurès, à 80 kil. de Batna, à 48 kil. d'Aïn Beïda, à 90 kil. de Tebessa; mais le manque de routes et l'éloignement ne permettent pas

    

 

   

à la colonisation d'y prendre encore sérieusement pied. Le climat est sain, très froid en hiver, et la neige y est abondante.

Les Berbères de l'Aurès ont énergiquement résisté à la conquête romaine. Au Vlème siècle, dans la période gréco-byzantine, Salomon, un lieutenant de Bélisaire, fut chargé de réduire l'Aurès. Il réussit à forcer ses adversaires à s'enfermer dans Zerbulie, dont on croit reconnaître les ruines immenses dans la région de Khenchela. Il s'en empara, mais ses victoires restèrent stériles. L'Aurès ne fut point asservi.

L'invasion arabe réussit mieux, mais surtout parce que les Arabes se servirent plus de la prédication religieuse que de leurs armes. Comme en Kabylie, des tribus de marabouts se sont plus ou moins fixées au sol, et, leur prestige religieux s'imposant peu à peu aux Berbères, elles prirent une grande influence.

Lors de la conquête française, les tribus de l'Aurès accueillirent Ahmed, le dernier bey de Constantine, et lui donnèrent asile (1837 à 1848).

Lorsque Biskra fut pris, Batna occupé, les colonnes françaises commencèrent à pénétrer dans l'Aurès (1845, colonne Bedeau) et obtinrent 1a soumission du pays. Des mouvements hostiles continuèrent pourtant à se manifester de temps à autre. La prise de Nara (janvier 1850) rétablit la paix pour une longue période.

Les tribus principales qui habitent l'Aurès sont :

les Oulad Zian, dans l'oued Biskra et l'oued Abdi ;

les Oulad Daoud, ou Touaba, dans l'oued el-Abiod ;

les Beni bou Sliman et les Beni Imboul, dans l'oued Chennaoura, l'oued Guechtane, et l'oued Mellagou ;

 
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