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sous un climat extrême qui varie dans une année de - 7° à + 56°
à l'ombre. L'oasis était autrefois très riche, mais les puits
artésiens arabes ne donnaient plus la même quantité d'eau; ils
étaient envahis par les sables, et il fallait pousser les forages
à des profondeurs que l'on ne pouvait atteindre, par les méthodes
arabes, qu'à grands frais et au prix de grandes difficultés.
Lors de son expédition de 1854, le
colonel Desvaux projeta d'y introduire les méthodes de forages par
la sonde, et, deux ans après, le premier puits était foré à
Tamerna en 23 jours (9 juin 1856), à une profondeur de 60 mètres,
et donnait 4,000 litres à la minute.
De 1856 à 1878 un grand nombre d'autres
puits ont été forés sous la direction de M. l'ingénieur Jus ;
ils sont ainsi répartis 1 :
1 |
puits |
Profondeur totale forée. (m) |
Zab Chergui.......... |
9 |
809 |
Oued-Righ.......... |
65 |
4,321 |
Environs de Tougourt |
30 |
1,853 |
Environs de Temassin |
4 |
295 |
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La route de Biskra à Tougourt est jalonnée par une ligne d'oasis
auxquelles le forage des puits a, depuis une vingtaine d'années,
rendu quelque prospérité. Deux compagnies, celle de Batna et du
Sud-Algérien et celle de l'Oued -Righ 1 rivalisent
d'efforts pour la création d'oasis nouvelles.
Les principales oasis de cette route sont :
Bordj Saâda sur l'oued Djedi, 28 kil.
Bordj Chegga, caravansérail, 52 kil. ;
Oum el-Thiour, 85 kil. ;
Ourir, oasis de 27,000 palmiers, créée en 1882 par la compagnie
de Batna;
Mgheir, 107 kil. (500 hab.);
El-Ahmra;
Oughlana, 157 kil. ; et, dans le voisinage, les oasis créées en
1879 à Tala em-Mouidi (5,000 palmiers); en 1881, à ChriaSalah
(7,500 palmiers); en 1882, à Sidi Yahia (13,500 palmiers); en
1884, à Ayata (7,000 palmiers).
Tamerna, 164 kil.;
Sidi Rached, 179 kil.
A 20 kil. au sud de Tougourt, se trouve l'oasis de Temassin,
près de laquelle est la zaouïa de Tamelhat, appartenant à l'ordre
des Tedjàna. Cette zaouïa relève, au point de vue religieux, |
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Le puits le plus profond
est dans le Zab Chergui, à el-Feidh (156m); il ne donne que des
eaux ascendantes. La température des eaux varie entre 24° et 26°.
En 1880, on comptait dans l'Oued-Righ plus de 517,000 palmiers,
9,000 arbres fruitiers, 2,900 maisons, 13,000 habitants,
c'est-à-dire qu'en 23 ans, la population avait doublé et que le
nombre des palmiers s'était élevé de près de 160,000.
Chaque puits suffit à l'irrigation de 1500 palmiers, répartis sur
150 hectares. Le forage coûte environ 60 à 70 francs par mètre,
et la profondeur moyenne de chaque puits est de 60 à 80 mètres.
Les communes mixtes vendent 1000 francs un lot de 300 hectares,
pouvant recevoir 30,000 palmiers.
Ces chiffres suffisent à montrer la possibilité de créer dans l'Oued-Righ
un capital agricole considérable.
Sur ces bases, en a calculé qu'une oasis de 10,000 pieds coûterait
20,000 francs. Les frais d'entretien étant couverts par les
cultures accessoires d'orge, et les palmiers rapportant au bout de
cinq ans, le revenu net, tous frais payés, serait annuellement de
24,000 francs.
A ces calculs optimistes il est prudent d'opposer l'inquiétude que
pourrait
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causer une diminution dans le rendement des nappes
artésiennes, par suite du forage d'une trop grande quantité de
puits ou par suite de l'assèchement progressif que l'on constate
malheureusement.
La région de l'Oued-Righ paraît donc accessible aux grandes
entreprises européennes. Le climat est aisément supportable pour
les Européens, sauf à l'époque des grandes chaleurs, de juin à
octobre, où ils devraient quitter le Sahara. Toutefois, les eaux,
très chargées de sel, sont mauvaises, et, dans l'hypothèse de
grandes exploitations, B faut pourvoir par un procédé de
distillation à l'alimentation en eaux potables.
1 La compagnie :de Batna et du Sud-Algérien à été
fondée par M. l'ingénieur Rolland, un des principaux promoteurs de
l'exploitation européenne du Sahara; la compagnie de l'Oued-Righ a
été fondée par MM. Fau et Foureau. |