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En 1860 et en 1861, M. Duveyrier 1
alla de Ghadamès à Rhat, et, grâce à la protection du cheik
Othman, chef targui qui joignait à une rare intelligence une
influence qu'aucun homme n'eut après lui, il parcourut une grande
partie du pays des Touareg du Nord et en rapporta de précieux
renseignements.
Des tentatives pour renouer les relations
commerciales avec le centre de l'Afrique, avaient été également
faites par le gouvernement de l'Algérie.
En 1862, on envoya à Ghadamès, une
mission (commandant Mircher et capitaine de Polignac), pour traiter
avec les Touareg, qui se montraient alors fort bien disposés. Une
convention fut signée; quelques chefs touareg vinrent même â
Paris, mais ce traité est toujours resté à l'état de lettre
morte.
En 1864, un allemand, Rohlfs, s'est rendu
du Maroc à Tripoli, en passant près d'Insalah.
En 1869, Mlle Tinné, hollandaise, fut
assassinée entre Mourzouk et Rhat.
En 1872, MM. Dourneaux-Duperré et
Joubert, partis de Ghadamès pour pénétrer dans le pays des
Hoggar, furent massacrés à 40 jours de Ghadamès.
Vers la même époque, M. Soleillet
parvenait â Insalah, mais son voyage est resté à peu près
stérile, même au point de vue géographique.
En 1874, trois français furent tués à
quelque distance de Metlili.
En 1876, un allemand, von Barry, partit de Rhat et poussa vers
l'ouest; mais le pays était en guerre. Il dut revenir
précipitamment sur ses pas et mourut peu de temps après,
empoisonné, présume-t-on.
1 Duveyrier, Les
Touareg du Nord.
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En 1877, un français, M. Largeau s'était rendu à Ghadamès, puis
il avait tenté d'aller au Touat, mais les gens d'Insalah l'avaient
fait prévenir qu'ils le tueraient s'il poursuivait son projet, et
ils s'étaient adressés d'autre part au sultan du Maroc, qui avait
envoyé au gouverneur de l'Algérie une protestation assez
déplaisante.
M. Largeau s'était arrêté dans la vallée de l'oued Mia, à peu
près à hauteur de Goléa, à 125 kil. d'Ouargla.
A la même époque, M. Louis Say, officier de marine, avait
remonté la vallée de l'oued Igharghar, jusqu'à Temassinin,
zaouaïa de Sidi Moussa, en passant devant les tentes des Chambaâ
dissidents.
Il avait eu de bons rapports avec Si Othman, chef des Touareg
Ifoghas, qui était venu à Paris avec la mission Mircher.
C'étaient ces voyages que le colonel Flatters devait reprendre
avec des moyens d'action plus importants et une caravane
abondamment outillée, en s'efforçant de pénétrer jusqu'au pays
des noirs.
Les Touareg. - Les grands espaces gui séparent le sud de
l'Algérie du Soudan, sont le domaine des Touareg.
Les Touareg sont probablement d'origine berbère maîtres du
désert, ils le dominent la lance au poing, le traversent en se
jouant, au trot allongé de leurs mehara, faisant 120 kilomètres
dans la journée.
Ils étendent leur domination des bords du Niger jusqu'au Sahara
algérien et à la Tripolitaine; on ignore où sont les entrepôts
de leurs richesses, la résidence de leurs familles, et quelles
routes y conduisent.
Au Soudan, ils font cultiver, dit-on, de grandes étendues par des
esclaves noirs; ce sont eux qui |
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