Pages précédentes GÉOGRAPHIE MILITAIRE  LIVRE VI ALGÉRIE et TUNISIE Pages suivantes
 - 228 -  Retour page Table des matières  - 229 -
   
  

En 1860 et en 1861, M. Duveyrier 1 alla de Ghadamès à Rhat, et, grâce à la protection du cheik Othman, chef targui qui joignait à une rare intelligence une influence qu'aucun homme n'eut après lui, il parcourut une grande partie du pays des Touareg du Nord et en rapporta de précieux renseignements.

Des tentatives pour renouer les relations commerciales avec le centre de l'Afrique, avaient été également faites par le gouvernement de l'Algérie.

En 1862, on envoya à Ghadamès, une mission (commandant Mircher et capitaine de Polignac), pour traiter avec les Touareg, qui se montraient alors fort bien disposés. Une convention fut signée; quelques chefs touareg vinrent même â Paris, mais ce traité est toujours resté à l'état de lettre morte.

En 1864, un allemand, Rohlfs, s'est rendu du Maroc à Tripoli, en passant près d'Insalah.

En 1869, Mlle Tinné, hollandaise, fut assassinée entre Mourzouk et Rhat.

En 1872, MM. Dourneaux-Duperré et Joubert, partis de Ghadamès pour pénétrer dans le pays des Hoggar, furent massacrés à 40 jours de Ghadamès.

Vers la même époque, M. Soleillet parvenait â Insa­lah, mais son voyage est resté à peu près stérile, même au point de vue géographique.

En 1874, trois français furent tués à quelque distance de Metlili.
En 1876, un allemand, von Barry, partit de Rhat et poussa vers l'ouest; mais le pays était en guerre. Il dut revenir précipitamment sur ses pas et mourut peu de temps après, empoisonné, présume-t-on.

1 Duveyrier, Les Touareg du Nord.

    

 

   

En 1877, un français, M. Largeau s'était rendu à Ghadamès, puis il avait tenté d'aller au Touat, mais les gens d'Insalah l'avaient fait prévenir qu'ils le tueraient s'il poursuivait son projet, et ils s'étaient adressés d'autre part au sultan du Maroc, qui avait envoyé au gouverneur de l'Algérie une protestation assez déplaisante.

M. Largeau s'était arrêté dans la vallée de l'oued Mia, à peu près à hauteur de Goléa, à 125 kil. d'Ouargla.

A la même époque, M. Louis Say, officier de marine, avait remonté la vallée de l'oued Igharghar, jusqu'à Temassinin, zaouaïa de Sidi Moussa, en passant devant les tentes des Chambaâ dissidents.

Il avait eu de bons rapports avec Si Othman, chef des Touareg Ifoghas, qui était venu à Paris avec la mission Mircher.

C'étaient ces voyages que le colonel Flatters devait reprendre avec des moyens d'action plus importants et une caravane abondamment outillée, en s'efforçant de pénétrer jusqu'au pays des noirs.

Les Touareg. - Les grands espaces gui séparent le sud de l'Algérie du Soudan, sont le domaine des Touareg.

Les Touareg sont probablement d'origine berbère maîtres du désert, ils le dominent la lance au poing, le traversent en se jouant, au trot allongé de leurs mehara, faisant 120 kilomètres dans la journée.

Ils étendent leur domination des bords du Niger jusqu'au Sahara algérien et à la Tripolitaine; on ignore où sont les entrepôts de leurs richesses, la résidence de leurs familles, et quelles routes y conduisent.

Au Soudan, ils font cultiver, dit-on, de grandes étendues par des esclaves noirs; ce sont eux qui

 
Pages précédentes   Retour page Table des matières   Pages suivantes