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d'année en année: Des rivières poissonneuses qui coulaient dans le territoire des Oulad Sidi laya ont à peine un filet d'eau entre les rochers de leurs lits. Les jardins de la smala d'el-Meridj créés à grands frais, sont abandonnés parce qu'on ne peut plus les arroser.

Des ruines romaines considérables attestant l'existence de grands villages et de villes populeuses, se voient dans des régions absolument dépourvues d'eau aujourd'hui et où l'on ne saurait tenter aucune exploitation agricole. Une partie des piscines romaines découvertes à Hammam Meskoutine sont à un niveau supérieur à celui auquel sourdent actuellement les sources.

On ne saurait donc espérer que le reboisement et le rétablissement des barrages que les.Romains avaient pu construire, suffiraient à rendre au pays les eaux qui font aujourd'hui défaut à l'agriculture ; il est vrai que le régime des pluies est toujours considérable dans la région tellienne et sur les plateaux, mais l'appauvrissement des sources est constaté d'une manière trop générale depuis le littoral jusqu'aux oasis sahariennes pour qu'on ne doive pas en attribuer la cause à quelque phénomène de modification physique de la structure intérieure du sol, dont l'explication nous échappe.

 


 

    

 

   

 

COUP D'OEIL GÉOLOGIQUE.1

 

Comme nous l'avons dit précédemment, la caractéristique principale du relief de l'Algérie, particulièrement dans la partie occidentale, est un plissement considérable dans la direction Etna-Ténérife.

Ce plissement a surtout affecté les terrains de l'âge, secondaire, c'est-à-dire du lias, du jurassique, et de la craie. Ce sont eux dont les crêtes rebroussées forment les rides qui accidentent le Tell et qui constituent les chaînes sahariennes. Dans ces dernières, la prédominance des terrains de grès est très remarquable; les roches, dépourvues du manteau protecteur des forêts ou du gazon, s'effritent sous l'action successive des eaux torrentielles, du soleil, et des vents violents et fournissent des masses énormes de sable que les courants atmosphériques charrient dans une direction presque constante, les étalant sur les surfaces horizontales des plateaux ou les accumulant en dunes plus ou moins hautes dans les couloirs des montagnes.

A côté des dislocations incontestablement produites par des plissements, des fractures, des convulsions géologiques, il faut attribuer, dans le modelage extérieur du sol, un rôle beaucoup plus important aux grandes érosions par les eaux. Ce sont elles qui ont profondément creusé les vallées et en ont escarpé les berges : partout, elles ont laissé des traces imposantes

1 Consulter les cartes géologiques provisoires de l'Algérie dressées par MM. Ponyanne et Tissot, ingénieurs en chef des mines.

 
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