de leur travail, en accentuant les reliefs dont la première
ébauche est due aux mouvements lents ou subits de l'écorce
terrestre, aux jeux de voussoirs, sans l'hypothèse desquels
il semble difficile de comprendre les déformations des
stratifications primitives.
Tantôt, les eaux ont ouvert des sillons
énormes dans le sens même du plissement, tantôt elles ont
approfondi les brèches dans le sens perpendiculaire et préparé
les lits tourmentés des rivières torrentueuses de l'époque
moderne.
Parfois, elles ont détruit des montagnes entières, emportant les
couches supérieures des terrains et mettant à nu les couches
inférieures, comme dans une partie de la chaîne des Beni Chougran,
au nord de Mascara.
Les ravines y sont encore si aiguës, les roches si dénudées, que
l'on croirait reconnaître dans l'action torrentielle actuelle, la
continuation du travail, ralenti mais non interrompu, des grands
flots diluviens d'un autre âge.
Ce sont les eaux qui, dirait-on, ont
presque exclusivement façonné les terrains tertiaires, dont les
stratifications, presque toujours horizontales, ont subi peu de
dislocations.
Ce sont les eaux, enfin, qui ont constitué, dans les parties les
plus basses, ces épais dépôts quaternaires et ces alluvions
limoneuses qui forment le sol si fécond des terres cultivables.
Les terrains anciens, ceux de l'âge
houiller, manquent malheureusement en Algérie, ou, du moins, leurs
couches précieuses n'ont point été assez relevées pour
apparaître.
Les schistes, les gneiss, les roches granitoïdes ne forment que des
îlots accidentels et de peu d'importance, la plupart dans la zone
du littoral, où se rencontrent aussi quelques roches gypseuses
éruptives.
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On peut dire que la majeure partie du sol algérien est formée de
grès et d'argiles. On y trouve cependant des calcaires à tous les
étages. Dans beaucoup d'endroits, la formation calcaire doit être
attribuée à un dépôt postérieur à l'émersion des terrains 1.
On peut se rendre compte, par les figures théoriques ci-contre,
des différentes formes qu'affectent les plissements algériens.
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