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Au sud du Gourara la route est ainsi
jalonnée ; Oasis de Soua, 12 ksour habités par des marabouts;
Oasis de Derhamcha, 4 ksour. Les Soua et les Derhamcha sont
sédentaires; ils n'ont ni moutons, ni chevaux, ni chameaux ;
Oasis de Tsabit, 7 ksour;
Oasis de Sba et de Gerara, 2 ksour misérables;
Oasis de Bouda, 11 ksour en deux districts sur la rive gauche de
l'oued Messaoud, qui s'appelle plus en amont oued Saoura, et, plus
en aval, oued Touat. C'est là que viennent aboutir les routes de
l'oued Dra, du Tafilalet, et de Figuig;
Oasis de Timmi, 40 ksour. C'est le carrefour du Touat. C'est
là que se réunissent toutes les routes du nord, de l'est, et de
l'ouest. La capitale est Adghar, divisée en 17 quartiers, avec de
grands caravansérails où les caravanes sont pendant trois jours
nourries aux frais de la djemaâ. C'est dans les environs que le
lieutenant Palat fut tué en 1886.
A la même latitude que Derhamcha, dans
la direction de l'est, sur la route d'Ouargla par Goléa, sont les
oasis d'Aouogerout, 14 ksour, dont le centre est la zaouïa
Sidi Amar.
Touat. - Au sud de Timmi, sont les
ksour de Tamentit et enfin le Touat.
Sous le nom de Touat, on entend les oasis dont les ksour sont
groupés sur la rive gauche de la vallée de l'oued Messaoud; les
populations, différentes d'origine, sont séparées par des
inimitiés tenaces. Le Touat est divisé en dix commandements entre
lesquels il n'y a aucune affinité politique. Les ksour sont très
nombreux. Reggân (Argàn) est, dans cette direction, le dernier
district vers le sud. Ses habitants ont une grande réputation de
courage et des aptitudes guerrières qui contrastent avec les mœurs
ordinairement douces des gens du Touat. Au-delà s'étend le
véritable désert, qui sépare le nord de l'Afrique du pays des
noirs.
Le Touat est facile à irriguer. On y
cultive l'orge, le blé, le maïs, et des légumes. La population
est divisée en Chorfa et Haratin; ceux-ci sont des nègres
affranchis.
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Tidikelt. - Au sud-est, du Touat, sont les oasis du Tidikelt,
qui se partagent en deux groupes, ceux des Oulad Zenan et d'lnsalah.
Les Oulad Zenan possèdent 15 ksour qui forment le groupe
occidental du Tidikelt. Les centres principaux sont Timmactan,
Aoulef, Akebli,, etc. ; près dé là fut tué M. Doulz en 1889.
Les ksour du district oriental sont dans un bas-fond de sebkha et
de sable au nombre de quatorze.
Insalah en est le centre. Cette ville sainte, où se trouve
la zaouïa de Sidi Hadj Mahmed, est restée jusqu'à présent
fermée aux Européens. L'oasis a, dit-on, environ 50,000 palmiers.
La ville est partagée en deux sofs très hostiles. Celui des Oulad
el-Moktar, serviteurs religieux des Oulad Sidi Cheik, est le plus
puissant. Ils sont sédentaires et commerçants.
Leurs adversaires, les Oulad Bou Hammou, sont nomades ; ils ne
comptent pas plus de 60 tentes et sont affiliés à la secte des
Senousiâ, qui a une zaouïa dans la ville. La famille des Badjouda
est maîtresse du commerce. Celle des Bakkaï exerce une très
grande influence religieuse.
Les caravanes du nord qui aboutissent au Gourara, â Timmi, à
Bouda, etc., sont des convois d'approvisionnements qui apportent
des grains, des laines, du beurre, etc., et emportent des dattes et
des tissus.
Celles qui arrivent à Insalah sont chargées de quincaillerie, de
draps, de thé, etc., qui s'expédient jusqu'au Niger, d'où elles
reçoivent en échange de la poudre d'or, de l'ivoire, surtout des
esclaves, « sans lesquels le commerce du Soudan n'existerait pas
», et qui s'écoulent sur les marchés du Maroc ou de la
Tripolitaine. Il n'arrive ordinairement de Timbouctou, |
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