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I
ADMINISTRATION.
Dès le début de la conquête, le territoire de l'Algérie a
été divisé en trois provinces, dont les chefs-lieux ont été
Alger, Oran, Constantine.
Cette répartition n'a fait que consacrer les divisions anciennes
du pays que l'on retrouvait sous la domination turque, dans les
beylicks de Titeri, d'Oran, et de Constantine.
Les décrets d'octobre 1870 et de février 1871 ont constitué le
territoire civil de chacune des provinces en département.
Chaque département nomme deux députés et un sénateur.
L'administration de l'Algérie est centralisée à Alger, sous
l'autorité d'un haut fonctionnaire, qui a reçu le titre de gouverneur
général civil.
Mais l'Algérie n'a point d'autonomie administrative, et ses
différents services sont rattachés aux ministères
correspondants de la métropole 1.
Le gouverneur est assisté d'un conseil de gouvernement et
d'un conseil supérieur de gouvernement.
1 L'amoindrissement des pouvoirs du
gouverneur et le système des rattachements ont été considérés
en Algérie comme préjudiciables aux intérêts de la colonie
(Procès-verbaux des délibérations du conseil supérieur.
Décembre 1880).
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Ce dernier est composé de trente-huit membres, dont dix-huit sont
délégués par les conseils généraux, et les vingt autres;
membres de droit.
Ces derniers sont : l'archevêque d'Alger, les trois généraux de
division, les trois préfets, et les chefs des services
administratifs, judiciaires, et militaires.
Ce conseil a pour mission, définie par le décret du 11 août
1875, d'examiner le projet de budget, l'assiette et la répartition
de l'impôt.
Chaque département est partagé en territoire civil et en
territoire militaire ou de commandement.
Le territoire civil est administré par les préfets, les
sous-préfets, et les administrateurs; le territoire militaire par
les généraux commandant les divisions et les subdivisions, et,
sous leurs ordres, par les officiers commandants-supérieurs et par
les bureaux arabes.
Les limites des deux territoires sont sans cesse modifiées. Peu à
peu, au fur et à mesure des progrès de la colonisation, le
régime civil se substitue au régime militaire. Le Tell, tout
entier, est sous l'administration civile.
Aux bureaux arabes dirigés par des officiers, on a substitué des administrateurs
dont le prestige, au début, était moindre aux yeux d'une
population guerrière habituée à être commandée plutôt
qu'administrée.
Mais ce personnel acquiert de jour en jour l'expérience et
l'autorité nécessaires; il prépare la prise de possession
définitive de l'Algérie par la colonisation européenne.
On a longtemps hésité, et l'on hésite encore parfois, sur le
système administratif qu'il convient d'appliquer à l'Algérie.
Laisser l'Algérie aux Arabes, alors la gouverner comme une
conquête et y maintenir indéfiniment |
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