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le régime militaire, c'était à cette idée que répondait la
conception du royaume arabe de l'empereur Napoléon III; la
conséquence eût été de renoncer presque complètement à toute
colonisation européenne.
Favoriser, au contraire, l'essor de cette colonisation; dans ce
cas, sinon refouler complètement les indigènes, du moins les
obliger à se serrer pour faire place aux Européens.
Au premier système correspondait l'action plus militaire
qu'administrative des bureaux arabes. Il était simple, facile à
imposer, mais stérile au point de vue de ce qu'on appelle le
progrès de la civilisation. Il a été abandonné.
Au second système correspond l'action toute civile des
administrateurs actuels.
Son application a rencontré de nombreuses
difficultés; c'est, en définitive, la lutte pour l'existence de
deux sociétés irréductibles l'une dans l'autre, et l'on peut
encore craindre des secousses avant qu'un équilibre satisfaisant
soit établi.
Il est difficile de prévoir quelles limites la
colonisation s'imposera à elle-même, et l'on peut se demander si
jamais deux races aussi différentes, et sans doute
irréconciliables, parviendront à vivre juxtaposées, sans que les
intérêts de la plus faible n'aient plus rien à craindre de
l'expansion de la plus puissante.
Divisions administratives. - Le département d'Alger
comprend cinq arrondissements : Alger, Tizi-Ouzou, Miliana,
Médéa, Orléansville,
et quatre subdivisions militaires : Alger, Dellys, Orléans
ville, et Médéa; les trois premières sont entièrement en
territoire civil,
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Le département d'Oran compte cinq arrondissements : Oran,
Tlemcen, Sidi bel Abbés, Mostaganem, Mascara,
et trois subdivisions : Oran, Mascara, Tlemcen.
Le département de Constantine compte six arrondissements :
Constantine, Bougie, Sétif, Philippeville, Guelma, Bône,
et quatre subdivisions : Constantine, Sétif, Bône, Batna.
Le territoire civil et le territoire militaire se subdivisent en
communes.
On distingue en Algérie trois espèces de communes les communes de
plein exercice, les communes mixtes, et les communes indigènes.
Les communes de plein exercice ne se trouvent qu'en territoire
civil. Elles s'administrent d'une manière analogue à celle des
communes françaises; mais, à côté des citoyens français, les
indigènes musulmans, les indigènes israélites, et même les
étrangers, nomment des membres qui représentent spécialement
leurs intérêts dans les conseils municipaux.
Les communes mixtes se trouvent en territoire civil et en
territoire militaire. Elles comprennent des territoires sur
lesquels l'élément européen n'est pas encore assez nombreux pour
constituer des communes de plein exercice.
Elles offrent les principaux caractères de l'organisation
municipale; elles ont la personnalité civile, un budget, des biens
communaux, etc.; mais elles sont en tutelle administrative. En
territoire civil, elles sont administrées par des commissions
municipales dont les membres sont nommés par les préfets. A leur
tête est place un administrateur 1, dont les
attributions sont à peu près celles qu'avaient autrefois les 1
Arrêtés du 24 décembre 1875 et du 30 décembre 1876. |
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